Gilles Pignoux
Parolier

 
 
Voici ci-dessous quelques unes de mes chansons :


Il est arrivé (1988)
 
Il revenait de la guerre
Pour retrouver les siens
Mais la guerre a tué
Mais la guerre a démoli
 
                         Il est arrivé un jour
                         Pour retrouver son amour
                         Il est arrivé un soir
                         Pour retrouver le noir
 
Il revenait de très loin
Pour retrouver sa famille
Mais la guerre l'avait tuée
Mais la guerre l'avait démolie
 
 
                         Il est arrivé un jour
                         Pour retrouver son amour
                         Il est arrivé un soir
                         Pour retrouver le noir
 
Il revenait revoir sa famille
Pour ne revoir que des tombes
Car la guerre les avait tués
Car la guerre les avait démolis
 
                         Il est arrivé un jour
                         Pour retrouver son amour
                         Il est arrivé un soir
                         Pour retrouver le noir
 
Il est mort un matin
Rejoindre les siens
Car la guerre...
Car la guerre...
 
                         Il est arrivé un jour
                         Pour retrouver son amour
                         Il est arrivé un soir
                         Pour retrouver le noir


Messages (1990)
 
La lumière transperce le goût du soleil
L'océan pleure dans un long sommeil
Les violons lancent leurs notes en l'air
Et la violence calme tombe à terre
 
                         Messages, de l'au-delà
                         Messages, comme un appât
 
Je ne sais pas ce que tu veux
Mais je sais ce que tu ne veux pas
L'argent crève les yeux du jeu
Et le vert s'étale sur du bois
 
                         Messages, de l'au-delà
                         Messages, comme un appât
 
J'ignore ce que tu ne me dis pas
Mais j'oublie ce que tu me dis
L'encre coule au plus profond de la loi
Et les juges jettent le regard qui punit
 
                         Messages, de l'au-delà
                         Messages, comme un appât
 
Le mensonge mange souvent la vérité
Et la nature ne comprend pas la paix
Si l'enfer se trouve au paradis
Où se trouvent les élogieux partis ?
 
                         Messages, de l'au-delà
                         Messages, comme un appât

 
Perdu d'amour (1990-91)
 
 L'enfant qui pleure
Ne songe pas au bonheur
Un peu d'amour meurt
Au fond de son coeur
 
L'enfant perd ses rires
Dans un monde qui s'empire
Pensait voir des gens sourire
Mais les grands ne savent que mentir
 
                         Et cet amour,
                         Qui s'envolera à jamais dans son coeur
                         Ne sera que l'ombre d'un rêve
                         Et cet amour,
                         Qu'il croyait aussi dur que ses pleurs
                         Ouvrira la plaie de la peine
 
Je suis ce grand enfant
Qui aimait passionnément
Mais le temps tue lentement
La haine côtoie l'indifférence
 
L'amour s'est enterré
Laissez place aux regrets
Ne plus savoir qui on est ?
Oublier le passé à jamais
 
                         Et cet amour,
                         Qui crie au secours se meurt
                         Sous une larme de peine
                         Et cet amour,
                         Qui lui semblait être la lueur
                         Ne sombrera que dans son rêve
 
L'enfant qui pleure
Acceptera son heure
Epanoui de malheur
Trouvera son tueur
 
Amis, entends son cri
Jeune fou, bien puni
Lis dans ses yeux meurtris
Le serment de son paradis
 
 
C'est ainsi (1991)
 
Si l'amour se lit d'un doute incertain
Si on doit courir à la recherche de demain
Alors pourquoi ?
  
J'ai du tout dire dans mes cris de poèmes
J'ai soufflé mes ans ainsi que mes peines
Alors pourquoi ?
 
J'ai gravé des souvenirs sur des pages blanches
En coupant mes rêves en petites tranches
Mais pourquoi ?
 
Une certaine violence plane sur les esprits
Je vois le monde triste tombé d'un puits
Mais pourquoi ?
 
Pourquoi je suis là ?
A moi de vous écrire
A vous de me lire
Qui êtes-vous ?
De quel droit pouvez-vous me juger ?
Je n'vous connaîtrai jamais
Tant pis
Ce sont mes mots
C'était ma vie
Et...c'est ainsi...
 
Ecoutez la vie du poète
Entre pleurs et fêtes
Ses écrits résument sa vie
Seul, sous la lumière mélancolique, il est ainsi


Ce qui me plaît (1991)
  
Mes coups de cris, mes coups de gueule, mes coups de colère
Me font des souvenirs d'une nuit d'avant hier
Je ris, je pleure, j'aime la vie et c'est pas du calvaire
Et les autres critiquent ma façon de faire
                         Mais je fais, ce qui me plaît
                         Oui, je fais, ce qui me plaît
 
Des longs regards sans pourquoi se posent sur moi
D'autres ignorent qu’elle est ma foi
Leur malheur s'effacera au bonheur de mes lois
Des rires pour tout le monde et chacun un toit
                         Mais je f'rai, ce qui me plaît
                         Oui, je f'rai, ce qui me plaît
  
Si je veux un amour en souvenir d'une nuit d'été
Si je veux des larmes remplissant un océan de bouées
Et si je veux un feu plein de pouvoir chaud sans fumée
Et même si je veux sauver des gens et d'autres en bafouer
                         Mais je f'rai, ce qui me plaît
                         Oui, je f'rai, ce qui me plaît
  
Si je veux crier mes envies à travers chaque oreille
Si je veux écrire mes désirs avec toute merveille
Si je veux être une peste, une reine de plus belle
Si je veux tout acheter ou tout mettre à la poubelle
                         Mais je fais, ce qui me plaît
                         Oui, je fais, ce qui me plaît
   

La Prison de ta mémoire (1991)
  
Accroche la vie à fleurs de lots
Chante le cri et le rire des flots
Trouve l'étincelle de ton étoile
Et déchire l'encre de ton voile
 
Caresse l'ombre perdue d'un soir
Ecorche tes longs rêves du noir
Plonge dans le temps à pleines dents
Prends-toi au grand souffle du vent
 
Toi, souviens-toi des amours perdus
Perdu, triste pour avoir trop cru
Aux bonnes paroles du moment
Mais cueille les fruits du mécontent
 
Oublie la tristesse d'un regard nu
Et visionne les murs où tu as cru
Cimente ton bonheur à tes joies
Grave le beau temps trouvé, à ta voix
 
Du ciel bleu au gris s'évade de tes pensées
Ses cailloux sans nom ressemblent à ton passé
D'une cour, de bancs d'école peints de noir
Sache libérer la prison de ta mémoire
 
 
J'aimerais (1991)
 
Avant de voir une éclipse sans fin
Avant de nous perdre pour rien, pour du pain
J'aimerais voir encore des gens heureux
J'aimerais entendre le rire du malheureux
 
Oui, j'aimerais et j'aimerais encore plus
J'aimerais une terre que l'on aime fort
Et j'aimerais du bonheur à perte de vue
J'aimerais des sourires vidés de torts
 
Puis j'aimerais que la tristesse s'envole
Je ne supporte plus les mauvaises paroles
J'aimerais et je voudrais et je veux
Un temps, une éternité être heureux
 
Tant de mélancolie s'agrippe à moi
La gentillesse te sauvera, toi
Le secret est au fond de notre coeur
Exploite, travaille ton champs de bonheur
 
Mais j'aimerais et j'aimerais beaucoup
Etre heureux encore et toujours
Mais la vie est là, il pleut partout
Trouverons-nous le soleil de nos amours ?
 
Amis heureux, amis malheureux
Amis gentils, amis...
je vous félicite
Et même...
 

Le dérapages du samedis soirs (1991-92)

Les dérapages du samedi soir
Et là toujours des jeunes fous d'espoir
La mort les attend à un virage
Alcool, fatigue, pensent-ils à leur âge ?
  
                         Et moi
                         Le malheureux
                         Qui chante et qui pleure
                         Je pense à eux
 
Et ces jeunes qui meurent pour rien
Trop de temps à chercher le coupable
Et dans mon coin, je subis nos liens
Je soude l'espoir de ceux qui s'accablent
 
                         Et moi
                         Le malheureux
                         Qui chante et qui pleure
                         Je pense à eux
 
                         Je chante pour eux
                         Prudence et volonté‚
                         Fera naître, une paix
                         Un amour,
                         Une force de la vie,
                         Juste ...
                         Comprendre, l'amour d'une vie
                                                                                                

Qui suis-je ? (1992)
 
  
Un jour au fond de mon coeur
Viendra par pluie le fil des pleurs
Au moment où la douleur d'une fleur
Me crève les yeux, et je meurs
  
Les fleurs de mon jardin secret sont fanées
Les feuilles mortes m'empêchent d'aimer
Mais seule la souffrance de pouvoir pardonner
Me fera découvrir, peut-être, un beau jour d'été
   
Et je m'épuise en rêves perdus
Et mes sentiments sont mis à nu
Sans être trop triste, ni trop amer
Je goûte à la vie, et je quitte l'enfer
 
Pourtant c'est si beau, si bon de croire
A un but, à un trou de mémoire
Mon stylo est mon rêve
Et l'encre est ma fièvre
   
L'absence des heures me plonge au côté azur
Je crie la puissance au fur et à mesure
Qu'une légèreté me prouvera l'allure
D'un être aussi fort qu'un mur
 
Le temps appartient à mes cris
D'un jeune poète fou souvent banni
La vie, mon existence est un litige
Et parfois, je me demande, ... Qui suis-je ?
  
 
 Pour ça (1992)
   
Le taux d'un souvenir augmente
Sous une encre de torture lente
Je pense, j'oublie, je fâche
Sous un rideau, je me cache
  
                         Tu me dis des mots
                         Tu me dis tout ça
                         Tu m'crois gigolo
                         Et tu t'gourres pour ça
   
Et les gens du mépris
M'observent sans trop y croire
Je coule dans un paradis
Plongeant dans une dite mémoire
  
                         Tu ne me vois pas
                         Et je chante pour ça
                         Tu m'prends pour qui
                         Et je pleure et je ris
  
Les passants goûtent mes pas
Je suis n'importe où sans idée
Choisissant une certaine joie
Frôlant le seuil de mes aînés
 
                         Ma vie serait ton histoire, mais je n'ose trop y croire
                         Tant pis, je bois un verre de mes vers
                         La folie de mes poèmes me perdra peut-être
                         Tant pis, c'est comme ça ... et c'est pour ça ... que je vis
 
                                                                                                       
Comme des amoureux (1992)
   
J'ai joué le blues
Seul, un soir, chez moi
Elle était là
Je la rêvais ... dans mes notes
  
                         Et on était deux
                         Comme des amoureux
 
Le blues me disait
Continue cette chanson
Et je l'imaginais
Près de moi, tout au long
  
                         Et on était deux
                         Comme des amoureux
  
J'ai joué le blues
Un soir, comme ça
Un jeune fou
Amoureux, comme ça
 
                         Et on était deux
                         Comme des amoureux
 
Et le temps a passé
Et l'histoire s'est écoulée
Et je me suis endormi
En me rappelant notre vie
  
Demain sera un autre jour
Pour se parler d'amour
  
                         Et on sera deux
                         Comme des amoureux


Petit poëme tout simplement (1992)
Je me souviens des souvenirs perdus
Un oubli de joie sous l'élan des pleurs
Un cri sans nom, sans destin et sans rue
Une attente douce des jours heureux
 
J'aurais tant de mots à vous dire
Tant de phrases à vous écrire
Je vous offrirais tous mes voeux de fleurs
Cette fleur qui se nomme le bonheur
 
Ma main suit mon stylo et mes amours
Je suis un poète encré de vos jours
Et je m'imprime sur une page blanche
Perdu de poésie en fines tranches
 
J'aurais tant et c'est si peu
J'aimerais trop et c'est si peu
Je voulais vous dire quand même
Tout simplement, je vous aime
 
Mais suis-je un poème ?
Il n'y a pas de prétention
Il n'y a que de l'amour
Que de l'amour poétique                                                                         
                                                                                               

A ceux qui se reconnaissent (1995)
  
Entendez-vous les cris du nouveau né ?
Sous l'air des bombes et des brumes fumées
Naître dans une guerre chaude ou froide pour rien
Pour vous montrer de nouveaux lendemains
 
Cette haine pour crier ou punir ses idées
Son pouvoir fou, ses armes, sa fierté
Sa liberté, sa couleur, sa religion
Et puis sa politique, sa conviction
 
Alors que demain, tout sera oubli‚
Les pages d'histoire seront toutes tournées
Tant d'horreur, de folie, sans aucun sens
Tant de longues colères, de haines immenses
 
Et là, le nouveau né sera un homme
Il ne comprendra pas toujours ces hommes
Pourquoi ne pas s'aimer, se respecter ?
Et vivre dans la paix pour l'éternité
 
Messieurs, je pourrais être ce nouveau né
Dites, pourquoi y'a t'il tant de haine
Je vous prie de croire, messieurs, à mon sincère regret
 
A ceux qui se reconnaissent ...
 
                                                                                                                                                                                                 
Système (1995)
  
A crier mon nom sur des toits brûlants
A changer des "parce que" en criant
Et les longs virages dans ma tête
Me font craindre cette sacrée sale bête
 
Du système
 
Je louerai des actions sur l'intelligence
Je rêve trop, je sais plus, ai-je une manse ?
Mon monde est loin de la réalité
Mes rages me font croire à la vérité
 
Du système
 
Je veux m'associer avec la chance
Pour le bonheur, la joie de la France
Un bonheur qui permettrait au monde
D'oublier les causes qui inondent
 
Le système
  
Si mes paroles pouvaient faire comprendre
De nos voix rock'n roll et puis tendres
Que l'euphorie double la tristesse
Et nous fait perdre la bassesse
 
Du système
 Du système
 

Mort d'amour (1995)
  
Et tes joies sont-elles finies ?
Et tes rires sont-ils partis ?
                         Et tu t'en vas, c'est la vie
                         Fini pour moi et je suis
                          Mort d'amour
  
Ton image est dans mes rêves
Je suis prêt à jouer la trêve
                         Et tu ignores mes longs cris
                         Puni pour moi et je suis
                          Mort d'amour
  
Tu n'seras plus ma perle
Et tu étais la plus belle
                         Tu me laisses à l'abandon
                         Où toutes tes promesses s'en vont
                          Mort d'amour
 
 Souviens-toi de ces beaux jours
Nos "happy days" étaient trop courts
                         Je survivrai, c'est ma loi
                         Mais attends, ne me laisse pas
                          Mort d'amour
    
                                                                                                                
Et tu es là (1995)
  
Tu es la perle de ma pluie
Tu es la source de mon envie
Tu es les éclairs de mes cris
Tu es la paix et je t'envie
  
                         Le diamant de mon arc-en-ciel
                         Le chaud été de mon miel
                         Ta nature, ta force que j'aime
                         Ton odorat qui est mon poème
  
Tu es ma joie du bonheur
Tu es le charme des fleurs
Tu es mon manteau vert
Tu es le charme de ma terre
 
                         Le vie est pourtant si belle
                         Que je mangerai tes merveilles
                         L'histoire de tes notes
                         Le sourire de tes hôtes
  
Tu es la paix, tu es l'amour
Et tu es là
  
                                                                                                                                                                                    
Si d'aventures ... (1995)
  
Si d'aventures, ton étoile me joue le clin d'oeil
Si d'âmes en âmes, tu croises la porte et son seuil
Je ne peux comprendre aux "si" d'avant et d'après
Je ne peux que t'aider au Sidaction et bouger
 
Si d'amertumes en amertumes, il faut croire amour
Sidatique est à rayer de nos prochains jours
Je ne peux que croire à la science, à la victoire
Je ne peux que soulager, t'offrir de l'espoir
 
Si d'Afrique où d'ailleurs et partout sur terre
Si d'amour il y a, un geste pour ne pas se taire
Je ne peux que te dire, protège-toi du mal
Je ne peux que te dire, apprécie, c'est normal
  
Si d'amis en amis, on peut se soutenir
Si d'alinéas en alinéas, on peut sourire
Je ne peux que te dire, aime la vie et bats-toi
Je ne peux que te dire, si d'aventures ... il faut y croire
             
                        
                                      
Littéralement vôtre (1995)
 
Et je suis les phrases qui te disent une aventure débordant d'azur
Je suis les marges et la ponctuation qui te guident, entraînent ma voie
Et puis, tu lis mes lignes d'amour, t'imagines au fur et à mesure
Et même tu lis, tu vis mes mots, notre chemin et t'avances de pas en pas
 
                         Amour et paix toujours, nous sommes littéralement vôtre ...
  
Toujours, je serai ce livre, ce nombre infini de pages qui te passionnent
Je suis, nous sommes ce bouquin, cette magie qui te permet de m'aimer, de s'aimer
Encore et encore, tu aimes ces jours fous et heureux qui riment et que je te donne
Car à jamais, tu aimes ce bonheur, cette tendresse que je te fais rêver, planer
 
                         Amour et paix toujours, nous sommes littéralement vôtre ...
 
Mais hélas, au bout de ce livre, comme tout autour de nous, il y a le mot fin
Et puis tu l'as rangé dans la grande bibliothèque comme notre amour
Et il prendra poussière, moisira sur cette étagère et moura un matin
Tout comme notre amour qui meurt ce jour et pour toujours
 
                         Amour et paix toujours, nous sommes littéralement vôtre ...
  
Malgré tout, je sais que lui comme toi pourrais survivre entre d'autres mains
Bien que je sais sans le croire que je pourrai à tes yeux mourir et partir
Sans croire que ton fort amour, ta tendresse, ta joie qui me protègent et qui me tendent la main
Je ne pourrai tourner et remplir les pages et repartir sans mot à dire
 
                         Amour et paix toujours, nous sommes littéralement vôtre ...
  
Seulement, j'ai toujours l'espoir d'un tome deux en voyant tes yeux et ton sourire
Et si notre vie est un livre, notre amour sera indestructible
Je sais que malgré tout, mon stylo et ta présence n'ont pas à me mentir
Car nous, nous sommes et resterons ces enfants sages et ces amants terribles
 
Amour et paix toujours, nous sommes littéralement vôtre ...

                                                                                                                                   
Si j'ai pu ... (1995)
  
Si j'ai pu croire à certaines paroles
Si j'ai pu renoncer à la colle
Je n'ai jamais joué à des fausses notes
Je n'ai que soudé, peiné mes notes
 
Si j'ai pu m'en sortir fort et seul
Si j'ai pu éviter qu'on me cueille
Je n'ai jamais volé, jamais puni
Je n'ai qu'aimé mon prochain meurtri
 
                         On peut bien essayer de me comprendre
                         On peut bien essayer de me défendre
                         Mais avant tout, ils diront de moi
                         Ouais, c'est un rocker, j'suis un rocker
 
Si j'ai pu apprécier toutes ces belles
Si j'ai pu aimer l'envie rebelle
Je n'ai jamais tiré dans le dos
Je n'ai jamais trahi ta photo
 
Si j'ai pu jouer avec le feu
Si j'ai pu me fondre à tes yeux
Je n'ai jamais cessé de t'aimer
Je n'ai jamais cessé de vous aimer
 
                         On peut bien essayer de me comprendre
                         On peut bien essayer de me défendre
                         Mais avant tout, ils diront de moi
                         Ouais, c'est un rocker, j'suis un rocker
 
 
Le gnou (1995)
  
Tu parles si peu devant les tiens
Tu suis tes amis en plein galop
La migration est pour demain
Repose-toi le long du cours d'eau
 
                         Comme toi
                         Nous sommes à la merci des prédateurs qui nous détruisent
                         Par la pollution, par le nucléaire
                         D'un pouvoir qui détruit la terre
 
Le jour J se présente à vous tous
Vous partez aux ordres du destin
Les prédateurs vous attendent tous
Une centaine d'entre vous au festin
  
                         Comme toi
                         Nous sommes à la merci des prédateurs qui nous détruisent
                         Par la pollution, par le nucléaire
                          D'un pouvoir qui détruit la terre
 
Vous n'y pouvez rien, c'est la chaîne
Regardez-nous, nous sommes comme vous
Soi-disant plus humains et même ...
Incapables de rire et fous de sous
  
                         Comme toi
                         Nous sommes à la merci des prédateurs qui nous détruisent
                         Par la pollution, par le nucléaire
                          D'un pouvoir qui détruit la terre
  
Ton destin se rapproche du nôtre
Si nos dirigeants jouent à la guerre
Sauvons-nous tous, vie sauvage et autre
Paix pour les hommes, non au nucléaire
 
Paix pour les hommes, non au nucléaire
                                                                                                                                                                                                                          
 
L'acteur (1995)
 
De te dire quel est mon nom ?
Te sourire aux sons des violons
Ma vie, mon histoire, mes dictons
Mes envies au bout de ton crayon
 
De te dire qui est devant toi ?
Que je te vis et tu me crois
Je te respire, tu es à moi
Nous sommes aveugles et on se voit
 
De te parler de ma vie ?
De te dire qui je suis ?
Le souffle de mes envies
La force de mes cris
 
De te dire quel est mon nom ?
Ca ne sert à rien pardon !
Je suis bon ? Je suis con ?
Personne choisit son profond
 
Ce visage là devant moi
Tu le vois, dis-moi caméra ?
Je suis là dans ton miroir
Je suis l'acteur que tu vois
 
De te dire quel est mon nom ?
De te dire quel est mon nom ?
 
Je suis l'acteur que tu vois
                                                                                                                                                                                           
 
Parmi les rêves (1995)
 
 Je ne pourrai jamais .. entendre les sirènes
Je ne pourrai jamais ... oublier votre haine
J'ignore encore s'il faut attendre le temps
Je crains, je doute toujours s'il faut le chercher
 
Tel Robinson, parmi les rêves, les étoiles
Et tel notre amour, le souffle de ton voile
Je sais des mots qui n'ont pas leur place, ils sont faux
Et j'en connais d'autres, qu'on ignore, qu'on oublie trop
 
Tel Malraux nous disait ... sur l'art de nous aimer
Quelle attitude .. face à la mendicité
Tous ces gens à tendre leurs mains, ça vous étonne ?
Tous ces regards courts et tristes qui nous questionnent
  
J'aimerais tant que certains comprennent, réfléchissent
N'attendons pas que nos prochains fléchissent, périssent
J'aimerais croire parmi les rêves
Parmi mes rêves
Parmi mes rêves


Le condamné d'amour (1995)
 
Y'a des instants si étranges
Et qui parfois me dérangent
 
Y'a des moments bien trop forts
Et dont certains me font torts
 
                         Sauvez-moi, sauvez-moi
 
J'ai parfois des souvenirs
Des traces de photos à rire
 
Des mots qui parlent de toi
Qui parlent de tout, de lois
 
                         Aidez-moi, aidez-moi
 
J'ai des rêves de liberté
Des amours de voir la paix
 
J'm'en sortirai pour toi
Forts, on le s'ra dans nos bras
 
Ma belle,
Je ne suis qu'un condamné d'amour
Condamné d'amour
D'amour
 
 
Mais si, si je t'aime ! (1995)
 
Si ton sourire flotte ou bien berce mes jours heureux
Si ton bonheur me sert la main et puis demain
Je serai celui qui te veut
 
Si ta bouche me crie douceur et pour toujours
Si ton silence me fait grande peine à jamais
Je serai celui qui s'émeut
 
Si ma docilité te fait grande joie
Si notre doctrine te fait reine et moi roi
Je serai celui des amoureux
 
Si l'or de ta vie me fait t'aimer et briller
Si ton ombre me fait douter et puis pleurer
Je serai celui des peureux
 
Si les fleurs s'unissent sous les rayons de ta vie
Si les joies sont susceptibles sous tes mots, tes cris
Je serai celui des heureux
 
Entend mes dires sous le ciel orageux de mes pluies
Entend les fleurs mûres qui te disent, viens-ici
 
La nature de l'amour est bien là dans tes yeux
La verdure baigne sous un air heureux
 
Les pétales de ta vie me crient des souvenirs
L'odorat du bonheur est écrit dans mes rires
 
Je suis celui qui te dit une phrase, la même
La phrase de l'espoir, mais si, si je t'aime !


Le peintre (1996)
 
Son âme est le centre de ta mémoire
Tu regardes ses formes et ses déboires
Les couleurs de ton modèle, ta force
Tu peins et tu repeins, c'est ton écorce
 
                         Mona Lisa, Mona les arts
                         Tu souris à Vinci
                         Sous les nus de Modigliani
 
Tu as un peu de Monet, tu t'achètes un Manet
Tu nages dans le ruisseau, tu rêves dans le berceau de Morissot
 
                         Mona Lisa, Mona les arts
                         Tu souris à Vinci
                         Sous les nus de Modigliani
 
Dans la bande à Bazille, tu dégustes Boudin
Quand tu joues aux cartes avec Cézanne
Il y a toujours Degas qui te cherche
 
                         Mona Lisa, Mona les arts
                         Tu souris à Vinci
                         Sous les nus de Modigliani
 
Tu as Lépine dans le pied, c'est plus clair avec Renoir
Et tu vogues avec Van Gogh
Et tu vogues avec Van Gogh

 
Paradoxalement acharné (1996)
  
Ce père entends les murmures de certains cris
Des mots volés et des dicos bannis
Des paroles d'hommes aux aveux d'une justice
Qui s'engouffrent sous une certaine malice
 
Ce père imagine l'horreur, la souffrance
Qui éveille son instinct de vengeance
Devant lui, cet homme face à son destin
Que seule la mort peut punir ses lendemains
  
                         Il est paradoxalement acharné
                         Je compatis
  
Ce père pleure sa fille agressée et violée
Et que seule la haine peut le disculper
Au lieu qu'ils s'en sortent avec un psy sur le dos
Il crie la peine de mort pour tous ces salauds
 
Comprenez la rage qui inonde les braves
Qui vivent honnêtement, sans entrave
Comment réagir devant la bêtise ?
Uniquement, comme un feu qu'on attise
  
                         Il est paradoxalement acharné
                         Je compatis
 

Veilleur d'amour (1996)
 
Quand tout s'endort, sous un toit d'étoiles
Et quand l'ombre remplace la clarté
Tu t'endors ma belle, je mets les voiles
C'est pour finir dans ton noir, me protéger
 
La nuit semble parfois me questionner
Je l'admire avec grâce et majesté
Et en évitant de piquer du nez
Je la seconderai avec respect
  
                         Et je veille, veille
                         Mon amour
                         Et je veille, veille
                         Mon amour
                         Et je suis, et je suis
                         Un veilleur de nuit
  
L'aube ressemble à une apothéose
Fatiguée, ma nuit se sauve et je reste
Place à ces beaux jours et ses proses
Et dans l'attente ma douce, je te fête
 
Aux bonjours du ciel bleu, des nuages
Et aux éclats des rayons du soleil
J'oublierai notre temps et notre âge
Où là, je pourrai t'appeler ma belle
  
                         Et je veille, veille
                         Mon amour
                         Et je veille, veille
                         Mon amour
                         Et je suis, et je suis
                         Un veilleur de nuit


25.07.96 (1996)
  
Ce soir
Il y a du blues dans mon âme
Des rires perdus et en panne
Il y a du blues dans mon âme
Dites-moi, où est cette femme ?
 
Mais ce soir
Et dans l'attente de l'heure du jazz
Un dernier verre pour changer de phase
Et dans l'attente de l'heure du jazz
Restons sereins, j'suis pas kamikaze
  
                         Mais ce soir, j'ai envie de toi
                         Mais ce soir, j'ai envie, j'ai envie ...
  
Ce soir
Par un air d'un vieux rock'n roll
J'oublierai que j'ai pas trop d'bol
Par un air d'un vieux rock'n roll
Vive la vie, changeons de pôle
 
Mais ce soir
Sous la tendresse d'un slow
Je serai heureux de fermer les yeux pour te voir
Sous la magie d'un slow
Je serai heureux de penser à plus tard
  
                         Mais ce soir, j'ai envie de toi
                         Mais ce soir, j'ai envie, j'ai envie ...
                         De t'aimer ... de t'aimer
   
                                                                                                                           
Vent d'été (1996)
 
Un vent d'été qui souffle dans ma mémoire
Un cri prospère que nourrit mon espoir
Des images de guerre à oublier
Des souvenirs de paix à retrouver
 
Un vent d'été qui trouble notre miroir
Toi, la fille qui a balayé mes années noires
Oui, j'aimerais emprisonner toutes ces heures
Qui m'ont rendu la liberté du bonheur
 
Un vent d'été qui gémit en ouvrant mes tiroirs
Et qui découvre les pages secrètes de mon histoire
La vie n'a de saisons que si on l'aime
Froid l'été, chaud l'hiver et même ...
 
Un vent d'été qui fouille toutes mes déboires
Qui m'inspire d'apprendre le sens du devoir
La volupté devra éclairer nos idées
Pour unir l'harmonie ... et le verbe aimer
 
Et le verbe aimer ... sous un vent d'été
 
 
Grandes personnes (1996)
 
Tu sais, du haut de mes dix de jeunesse
Je contemple, j'admire la sagesse
Mes sentiments ne sont pas à vendre
Mes souvenirs ne sont pas à prendre
 
Vous me donnez des leçons à apprendre
Des questions, des réponses à comprendre
Ne noyez surtout pas mes pleurs en caresses
Mais sauvez mon bonheur de la détresse
 
Grandes personnes, vous voulez mes rires en compresse
Ma fougue, ma joie de vivre et ma finesse
Vous jugez mes bêtises sans me défendre
Etes-vous plus juste que mes offrandes ?
 
Plus tard, comme vous, je serai grande
Oui, j'essaierai, malgré‚ tout, d'être tendre
Pour offrir de la force et de la faiblesse
A ce moment là, j'aurai connu .. la sagesse


Fidèle des fidèles (1997)
  
L'interrupteur de mon enfance s'est mis en "off"
J'ai même cru que mes mots fuyaient leurs strophes
Puis ce jour-là, j'ai vu mes parents pleurer
Mes yeux ont amorcé une pluie peinée
 
Elle est partie ma douce, ma tendre fidèle
Je l'aimais, elle était tout, elle était belle
Maintenant je caresserai nos souvenirs
Je donnerai ma patte pour lui écrire
 
Devant ces photos, c'est fou, mais elle me manque tant
Mais je prendrai la laisse de l'espoir et du temps
Pour que toujours, elle aboie en m'appelant
Elle est là, présente en moi, et je l'aime tant
 
Et puis, je brosserai le silence de mon coeur
J'oublierai la gamelle de l'angoisse, de la peur
Mais rallumez-moi, je sais, je suis un homme
L'interrupteur de ma maturité s'est mis en "on"
  
                                                                  à Lassie (20.09.1983/28.01.1997)


Ne les oublie pas, ne les oublie pas (1997)
 
Entends-tu les cris de l'Afrique ?
Car ses beaux jours sont devant elle
Entends-tu les cris de la France ?
Car ses beaux jours sont derrière elle
 
Et demande à cet homme qui pleure
D'oublier sa maison, le trottoir de la peine
D'oublier son jardin, sa rue qui meurt
Et d'oublier son métier, sa main qui saigne
 
Mais entends-tu le cri de l'espoir ?
D'un abbé sans force qui voudrait y croire
D'un motard qui trop tôt nous a dit au-revoir
Comprends-tu le sens du mot désespoir ?
 
Demande à tous ces hommes qui ont aimé
De nous livrer une page de leur enfance
Et en remerciant nos chers aînés
La cassure d'un certain mois de mai en France
 
Entends-tu des paroles de respect ?
Non, c'est normal, il n'y en a plus
Entends-tu des paroles de paix ?
Eh, non, c'est normal, elles ne sont plus
 
L'Elysée ne sait pas ou plus
Qu'avant les autres nations, il y a la nôtre
Que la loi de 01 ne suffit pas ou plus
Etes-vous sur le même pâturage que le nôtre ?
 
Entends-tu ce que je te dis, fils ?
Si toi tu pleures de joie
D'autres pleurent de peine
Ne les oublie pas, ne les oublie pas
 
 
La danse de la paix (1997)
  
Sur la tombe de Géronimo
Ne fleurissent que des pleurs et des os
D'un peuple brave bafoué de peines
Et de visages pâles pleins de haine
 
Et sur la tombe de Cochise
Il y a un souvenir de crise
D'indiens tristes souffrant le martyr
D'indiennes fortes craignant le pire
 
                         Peuple Cheyenne, peuple Apache
                         Tribus d'Amérique, chantez plus fort
                         La danse de la paix
 
Et sur la tombe du taureau assis
S'unissent à jamais tous les cris
D'un peuple Sioux détruit et puni
Reste à tous des légendes à vie
 
Les peintures de guerre sont devenues sèches
Des scalps, des larmes et des flèches
Les squaws pleurent leurs guerriers sous terre
Plus de hache, que l'alcool pour se taire
 
                         Peuple Cheyenne, peuple Apache
                         Tribus d'Amérique, chantez plus fort
                         La danse de la paix
 
 
Tout ça, pour ça (1997)
 
Des mots à n'en plus finir, pleins de thèmes
Des questions à choix multiples et des théorèmes
Et puis, tout ceci se joue sous l'aspect idem
Car dans le fond, les réponses resteront les mêmes
 
Depuis qu'un coup de blues et un coup de flemme
Me rappellent, c'est sûr, que j'suis pas une crème
Seul mais pas solitaire, j'n'ai pas besoin d'harem
Et, en tout cas, pour sûr, j'n'aime pas les blasphèmes
 
J'irai peut-être jamais me voir au Midem
L'ennui, c'est que ça me pose pas de problème
Enfin, tout ceci, c'est du pareil au même
J'suis pas un roi, car je n'ai pas de diadème
 
Et tu sais, si bébé j'ai eu mon baptême
J'attendrai pas la période du Carême
Je n'ai pas toujours eu la vie de bohème
Et tout ça, pour ça, pour te dire que je t'aime
 

Si tant de choses (1997)
  
Si douce, si tendre, si tant de choses
Si belle, si craintive, si tant de choses
Vous prétendez connaître l'amour
M'avez-vous vu dans mes meilleurs jours ?
 
Si calme, si tendre, si tant de choses
Si gaie, si sérieuse, si tant de choses
Voyez-vous ces yeux qui m'aiment ?
Croisez-vous ces gestes qui m'aiment ?
  
Si forte, si faible, si tant de choses
Si présente, si généreuse, si tant de choses
Elle m'aime, elle m'aime si fort
Comme un con, j'lui fait tort
 
Si jolie, si peureuse, si tant de choses
Si charmante, si câline, si tant de choses
Comprenez-vous mes mots d'amour ?
Je ne doute pas de son amour
 
Si tant de choses peuvent m'aider
Si tant de mots peuvent me sauver
Alors je t'aime


Loukaïa (1997)
 
Loukaïa, petite fleur indienne
Où t'en vas-tu ?
Perdue dans la plaine
Que fais-tu ? Mais attends-moi ?
 
J'n'suis qu'un visage pâle et toi squaw
Nos peuples n'ont pas vu notre amour
Ils ont vu la terre et notre peau
Tous, ont détruit notre histoire pour toujours
  
Loukaïa, réponds à mes appels
J'ne suis plus le même
Depuis que ton village
A perdu sa force et son âge
 
Petite fleur, on ne se reverra plus
Vas-y, cours plus vite après l'espoir
J'en veux à mon peuple de vous avoir vus
Vos aïeuls, vos coutumes, votre histoire
 
Loukaïa, petite fleur indienne
Où t'en vas-tu ?
Perdue dans la plaine
Que fais-tu? Mais attends-moi ?
  
Tu seras violée ou mourra de faim
Tu finiras dans un bordel, alcoolique
Tu seras tuée par une balle blanche
Parfois ... j'ai honte


Comme un scénario de violons (1997)
 
Oublier les traces de ma mémoire
Les phrases longues et mes déboires
Ce tournant que j'ai pris sans te voir
Oublier l'empreinte de mon miroir
 
Ne me parlez plus d'amour
Y'a des souvenirs trop lourds
Des images un peu floues
Et toi qui me rend fou
 
Vendez-moi vos tendres sourires
Et louez-moi tous vos plaisirs
Chantez, criez, hurlez mes désirs
Et laissez-moi ailleurs partir
 
Mais ne me faites pas croire
A un soi-disant pouvoir
Rayant toute mon histoire
Sans penser à te voir
 
Je survivrai aux mots et aux sons
Une love story qui part au front
Des souvenirs de caresses sans nom,
Comme un scénario de violons

 
A fleur de peau (1997)
 
Si le temps pouvait chanter les fleurs
Le monde actuel serait bien meilleur
Leur parfum, les sourires des enfants
Et leurs couleurs, la joie des parents
 
Si les fleurs savaient penser, parler
Elles vous diraient toutes de les aimer
Leurs formes, leurs saisons, leur oxygène
La vie des autres et enfin, la mienne
 
                         A fleur de peau
                         C'est sous la lassitude du temps
                         Que j'apprends, que j'apprends
                         Mais ce que je sais
                         C'est que j'aime, j'aime
                         A fleur de peau
 
J'aimerais être la fleur de votre coeur
Cueillez-moi, trouvez votre bonheur
Et ne m'arrosez pas de vos pleurs
Mouillez-moi de votre ardeur
 
Des pétales, la prison de nos rêves
Des corolles pour adoucir vos lèvres
Un parterre de tendresse et de folie
Pour un bouquet de respect et d'oubli
 
                         A fleur de peau
                         C'est sous la lassitude du temps
                         Que j'apprends, que j'apprends
                         Quand Gabin savait tout
                         J'n'étais que dans le flou
                         A fleur de peau
 
Du pollen pour saupoudrer nos heures
Et une tige pour pêcher les saveurs
J'ignorais sans le dire la vie et tout
Maintenant je sais, je sais, ... et vous ?


Sous l'ombre des ailes des oiseaux (1997)
 
Sous l'ombre des ailes des oiseaux
J'me couvre des rayons de la solitude
Dans cet univers, où il fait si beau
Je jongle entre les mots de la plénitude
 
Sous l'ombre des ailes des oiseaux
J'aimerais quand même, enfin, en sortir plus grand
Dans ce monde loup où il fait chaud
Bronzer de savoir, de bonté, d'or et de diamants
 
Sous l'ombre des ailes des oiseaux
Quand il pleut plus fort, on plonge et on pleure encore
Quand le vent nous crie, on rit tout haut
Parfois, on ignore la raison d'avoir tort
 
Sous l'ombre des ailes des oiseaux
Quand ils partiront de l'ombre, on ne sera plus
Cueillez le vrai pour ignorer le faux
Offrez l'espoir, l'amour, à ceux qui n'y croient plus
 
Sous l'ombre des ailes des oiseaux
Sortez, volez, planez plus fort jusqu'à demain
Chacun suit sa source, son étoile d'en haut
Aidez, protégez ceux qui vous tendent la main
 
Sous l'ombre des ailes des oiseaux
Ne trahissez pas ces quelques mots
                                             

Un rat dans l'ombre (1997)
  
Ca fait des années qu'il crie son innocence
Ils ont fouillé son esprit, dépouillé son enfance
Mais beaucoup de choses contre lui, mais rien ne colle
Ils disent qu'il a tué, qu'il a le droit à la camisole
 
Enfermé‚ entre ces quatre murs de béton
Je l'entends tout le temps, la nuit, le jour, il pleure, il fond
Il gémit et si ce n'était pas lui qui a tué
Et si les hommes noirs aux longues phrases s'étaient trompés
 
Parfois, il me donne des coups de pied, j'les évite
J'lui en veux pas, j'suis son seul compagnon dans ce site
Moi, j'suis libre, j'suis le seul rat dans cette cellule
Les tunnels pour fuir, j'les connais dans ma plénitude
 
Son regard s'arrête sur moi, il impressionne
Il voudrait peut-être ma place, il se questionne
Il partira, d'autres viendront en rage de pénombre
Cette haine de cette société, j'préfère vivre dans mes ombres
 
J'prendrais d'autres coups de pied, j'les éviterais
Je serais là, toujours, à les écouter jour et nuit
Lui est innocent, j'ai l'expérience des yeux clairs et sombres
Et tout ça c'est moche, je préfère être un rat dans l'ombre
 

Prospérité (1996)
 
Et l'herbe de nos prairies poussera t'elle ?
Notre nature sera t-elle aussi belle ?
Avant que tout parte sous un champignon
Dites-moi où sont mes compagnons ?
 
                         En attendant, nous allons chanter
                         Que ce jour là, n'arrive jamais
                         Et de plus belle, nous allons nous respecter
                         Pendant toutes nos journées
                         Nous défendrons la paix
 
Eh petit ! Dis-moi où sont tes parents ?
Si pauvre, les aimes-tu, comme eux t'aiment ?
 
                         En attendant, nous allons chanter
                         Que ce jour là, n'arrive jamais
                         Et de plus belle, nous allons nous respecter
                         Pendant toutes nos journées
                         Nous défendrons la paix
 
Avant que la page tourne lentement
N'ignore jamais ceux qui ont faim
 
                         En attendant, nous allons chanter
                         Que ce jour là, n'arrive jamais
                         Et de plus belle, nous allons nous respecter
                         Pendant toutes nos journées
                         Nous défendrons la paix
 
                         En attendant, nous allons chanter
                         Que ce jour là, n'arrive jamais
                         Et de plus belle, nous allons nous respecter
                         Pendant toutes nos journées
                         Nous défendrons la paix
 
                         Nous défendrons la paix
 
 
Mon amour, mon secret (1997)
 
Depuis qu'j'ai croisé un jour le feu d'un regard
Sous un rayon d'étoiles et venue du hasard
D'océans de rêves, en réalité de plage
Et de pluies d'arômes, aux rires d'un mirage
 
L'amour ne s'explique pas par de simples mots
Il se dévore de volupté d'un matin chaud
Il sait décrire les rires et parfois les pleurs
Et j'aimerais tant vous en parler, mais j'ai peur
 
J'préfère couvrir mes phrases d'énigmes, d'ignorance
Que de vous dévoiler la lumière à qui je pense
Je sais que vous comprenez ce chemin de tendresse
Et ne jamais rencontrer auprès d'elle, la détresse
 
Mon amour, mon secret brille de bien-être, je l'aime
Ma femme, l'honneur de ma certitude, ma reine
Assis sur mon nuage remplie de champs d'affection
Je sèmerais des flocons d'or après le passage de Cupidon
 
De la piste de l'infini aux sourires de l'arc-en-ciel
Après le défilé des rides, des années, elle sera toujours ma perle
De tout c'que peut offrir la poésie et ses attraits
Elle se présentera au fil du temps comme mon amour, mon secret
 
 
Un couple seul (1997)
 
L'homme est seul devant son miroir
Dans un linceul que tu ne peux voir
L'homme est seul devant son manoir
Comme une feuille qui vole au soir
 
                         Et moi, je joue, je chante
                         Je joue, je chante
                         Et toi, et toi
                         Tu es seule
 
                         Et moi, je joue, je chante
                         Je joue, je chante
                         Et toi, et toi
                         Tu es seule
 
L'homme est seul et fond dans le noir
La foule l'accueille et lui veut croire
L'homme est seul le long du trottoir
Et il attend, il attend pour te voir
 
                         Et moi, je joue, je chante
                         Je joue, je chante
                         Et toi, et toi
                         Tu es seule
 
                         Et moi, je joue, je chante
                         Je joue, je chante
                         Et toi, et toi
                         Tu es seule
 
 
De toutes les couleurs (1996)
 
S'il y a un geste à ne pas faire
S'il y a des paroles qui faut taire
J'oublierai ces minutes et ces heures
Pour en voir...
De toutes les couleurs
De toutes les couleurs
 
Et s'il y a des cris qui me détruisent
Enfin, s'il y a des fous qui me disent
De ne plus jamais jouer avec leur peur
Pour en voir...
De toutes les couleurs
De toutes les couleurs
 
                         Mais avant de partir, de m'enfuir, où il fait beau, où il pleut
                         Mais avant de partir, de m'enfuir
                         Je vous en ferai voir...
                         De toutes les couleurs
                         De toutes les couleurs
 
Et s'il y a des amours à oublier
Et s'il y a des peines à recharger
Je serais toujours là dans votre coeur
Pour en voir...
De toutes les couleurs
De toutes les couleurs
 
Et puis, s'il y a du gaspillage d'amour
Et surtout, s'il y a un surplus d'humour
Je ne partirai pas avant l'heure
Pour en voir...
De toutes les couleurs
De toutes les couleurs
 
                         Mais avant de m'évader dans ton rêve, de m'enfuir de tes yeux
                         Mais avant de m'évader dans ton rêve
                         Oui, je t'en ferai voir...
                         De toutes les couleurs
                         De toutes les couleurs
 
S'il y a tant de belles choses à découvrir
Et s'il y a tant d'espoir à parcourir
Je n'veux plus partir, je reste ici
Pour vous faire connaître mon paradis
 
                         De toutes les couleurs
                         De toutes les couleurs
                         De toutes les couleurs
                         De toutes les couleurs
 
 
Sème ton chagrin (1990-version 98)
 
Sème ton chagrin
Tu récolteras la tristesse
Le long du chemin
Un monde sans finesse
 
Ils ont mal, ils se battent
Pour défendre leur droit
Ils souffrent et ils voient
Que des pleurs en moi
 
Ils sont là, comme des saints
A nous crier dessous
On meurt dans notre coin
Comme des pauvres fous
 
Ils sont tristes, d'autres s'en foutent
A qui la faute, trouvez-moi les coupables ?
Si la vie n'était qu'un doute
Qui nous à élevé, tout est minable ?
 
Ils sont tristes, prêts à tout
A briser les coups
Ils sont tristes, relevons-nous
Défendons-nous
 
Sème ton chagrin
Tu récolteras la tristesse
Le long du chemin
Un monde sans finesse
 

Comme à la maison (1997)
 
Je ne jouerais pas mon testament de poète par des bulles de savon
Qui éclateraient avant d'arriver vers les néons
Je préfère un shampooing de certitude qui lave de tous soupçons
Et d'un rinçage d'averses d'amour, que du sent bon
 
                         Fais comme à la maison, assieds-toi et buvons
                         Ecoutons les sons, des rires et des violons
 
Mieux vaut surligner l'histoire que de la gommer
Il y a toujours une leçon à retirer et parfois à pardonner
Il y a comme un clic-clac qui tient chaud à jamais
Des coussins que l'on tient pour ne pas se montrer
 
                         Fais comme à la maison, assieds-toi et buvons
                         Ecoutons les sons, des rires et des violons
 
Il n'y a que mes plantes qui perçoivent mes larmes couler
Que leur couleur pour voir que je suis heureux ou peiné
Les objets n'ont de crainte que de ma colère
Et la solitude peut m'apporter tant de mystères
 
                         Fais comme à la maison, assieds-toi et buvons
                         Ecoutons les sons, des rires et des violons
 
J'aime trop les pas, les regards autour de nous et d'elle
J'apprécie trop les entrées et moins les sorties
J'admire les longues nuits où l'on peut dire bonjour au soleil
La triche des bémols et les jeux des dièses
 
                         Fais comme à la maison, assieds-toi et buvons
                         Ecoutons les sons, des rires et des violons
 
  
Incident de parcours (1998)
 
Le regard des autres fait souvent mal
Quand on se sent seul, perdu et sale
J'ai connu Pierre, c'était un homme heureux
Maint'nant, il comprend le sens du malheureux
 
Il a perdu son job par un incident
Ses amis l'ont trahi pour quelques francs
Des menaces d'un patron qui profite
Des larmes d'un vieux chômeur qui s'effrite
 
Une femme partie avec caisse et enfant
Des problèmes d'argent, la peur à tout instant
Et la rue, le bras tendu pour les passants
Pour manger, pour survivre, un peu, longtemps
 
L'ami Pierre m'a raconté son histoire
J'l'ai plus revu, il avait peur du soir
Peur de la nuit, des gens qui lui font du mal
Des personnes qui le savent seul et sale
 
Et puis, je l'ai croisé deux ans plus tard
A des bornes de chez lui, avec un bâtard
Un beau jeune chien fidèle pour seul copain
Pour parler, pour rire, rêver à demain
 
Les "demains" n'existent pas dans la rue
Elles existent pour mendier, se montrer nu
Assis sur un trottoir au milieu de jambes
Ses yeux se perdent, on dirait qu'il tremble
 
Où est-il ? Que fait-il ? S'en est-il sorti ?
J'espère qu'il a un toit et des amis
Est-il mort ? La situation me dérange
Je souhaite qu'il ne soit plus seul avec les anges
 
Quand on s'est croisé, j'étais avec ma bien-aimée
On s'est regardé et j'lui ai pas parlé
J'ai eu mal et j'ai regardé mes pas
Qui me guideront pour aider les plus bas
 
  
Maintenant, il est sûr (1998)
 
Il a pris un beau jour d'été, une tuile
Sur l'A10, en roulant sur de l'huile
Il a maint'nant des nuages pour seule ville
                         Et il est sûr de ne plus jamais glisser
 
Avant, il aimait la pêche à la truite
Et après entre amis, quelques cuites
Et il a maintenant plus de suites

                         Car il est sûr de ne plus jamais pêcher
 
Il a pris un jour l'attitude puérile
Devant une femme qui le jouait à face ou pile
Il ne touchera maint'nant plus de fille
 
                         Et il sûr de ne plus jamais draguer
 
Pauv'Jo, à trop vouloir jouer les caïds
On finit parfois et souvent par un bide
Maintenant, il sait, il était stupide
 
                         Il est sûr de ne plus jamais jouer
 
C'est vrai qu'il n'était pas très habile
Un faux semblant qu'était pas très agile
Devant Saint-Pierre, il sera pupille
 
                         Il est sûr d'apprendre à respecter
 

Cherchons la rime (1998)
 
Une des plus belles rimes, c'est celle du coeur
Elle se mélange avec le bonheur
Elle se confond avec sa lueur
Comme un frère ou comme une soeur
 
Pourtant, faut l'avouer, ça me fait peur
La rime peut jongler avec l'horreur
Derrière un mur qui meurt, le tueur
Métaphore de noir et de malheur
 
Et là, j'doute qu'une rime ait son heure
Cela me fait monter la chaleur
Ca me donne une certaine pâleur
Calmons-nous, reprenons nos couleurs
 
Mais j'vous embête avec mes "eurs" ?
Je cherchais la rime qui m'rend charmeur
J'voulais juste être un peu flatteur
Alors, me traitez pas de menteur
 
Je chasse les rimes, drôle de chasseur
Je leur rends forme avec saveur
J'oubliais la rime de l'honneur
Une qui fait frémir notre fureur
 
Une joie faisant gémir la sueur
Dribblant l'agidité d'un trappeur
Evitant de glisser comme du beurre
Une des plus belles rimes, c'est aussi la fleur
 
Je vole les rimes, drôle de voleur
 
  
 Ne prenez pas (1998)
 
Ne prenez pas les murs autour de mes rêves
Ils ont été construits avec mes souvenirs
Bétonnés d'histoires que jamais on n'achève
D'un mortier armé d'enfance plein de rires
 
                         Ne prenez pas ma jeunesse
                         Les années qui s'écoulent
                         Ne volez pas ma tendresse
                         Dans ma tête, je serai toujours
                         Cool and moove
 
Ne prenez pas la piste de toutes mes envies
Il n'y a d'envers que ce qui est de droit
Il n'y a de mort lente que là où il y a vie
Je brouillerai les pas perdus de votre choix
 
                         Ne prenez pas ma détresse
                         Les années qui s'écoulent
                         Ne volez pas ma faiblesse
                         Dans ma tête, je serai toujours
                         Cool and moove
 
Ne prenez pas le goût aimé de ma mère
Mes paroles qui méritaient parfois quelques lattes
Il y a entre les claques, les Noëls, les anniversaires
Des poches de surprises et des yeux écarlates
 
                         Ne prenez pas ma jeunesse
                         Les années qui s'écoulent
                         Ne volez pas ma tendresse
                         Dans ma tête, je serai toujours
                         Cool and moove
 
                         Ne prenez pas ma détresse
                         Les années qui s'écoulent
                         Ne volez pas ma faiblesse
                         Dans ma tête, je serai toujours
                         Cool and moove
 
                         Mais j'ai compris l'obsession vitale
                         Le respect d'autrui qu'on offre au final
 

Sur mon passé (1998)
 
Sur mon passé, je double de vigilance
En ouvrant les portes de mes souvenirs
La clé s'est envolée sur un livre d'enfance
Des pages et des pages, à revoir, à relire
 
Sur mon passé, je caresse des images
D'un bon père présent de toute son attention
Des ballades que je revis sans mirage
Des leçons où quand il fallait, je disais pardon
 
Sur mon passé, je visionne tant de choses
D'une mère souriante qui savait être là, aussi
Un grand film qui n'a pas besoin de pause
Cette vision m'appartient, elle me réjouit
 
Sur mon passé, il y a toute cette mélancolie
Ce beau temps qui passe avec l'adolescence
Des joies s'étalant comme sur un tapis
Des heures de bonheur qui dansent, qui dansent, qui dansent
 
Sur mon passé, il y a cette nostalgie
La vie aussi a ses larmes, ses regrets à oublier
Et avoir l'amour de ma femme, notre petit nid
Et puis des fils qui ressemblent à mon passé
 
Sur mon passé, je vois l'avenir et l'image
Je pense être un père présent de toute son attention
J'ai grandi avec mon travail, le temps et l'âge
Aujourd'hui je suis grand-père et rien à changer, ni l'ambition


La symphonie de ma planète (1998)
 
J'ai fouillé la symphonie de ma planète
Et je n'ai dégoté que des noirs syndromes
Mais je voudrais tant rester dans ma fermette
Pour ne plus observer des hommes fantômes
 
Puis tous ces changements qui se pétrifient
Sommes ponctuation dans la mégalopole
Ces pétrodollars fous qui nous envahissent
Devons-nous pour un temps faire des caracoles ?
 
                         J'ai des symptômes de retour
                         Retrouver le vert tout autour
                         Retrouver dans les cartons
                         Nos si chères traditions
 
Des syndicats louches de pollueurs à punir
Le full-contact des savants enfume nos murs
Ressortons l'étymologie d'la nature
Cherchons ailleurs plus loin pour ne plus nuire
 
La trilogie vitale de notre avenir
L'aquarelle infinie, soleil, et terre, et mer
La symbiose d'espèces n'est pas à prédire
Sauvons le patrimoine destin de notre air
 
                         J'ai des symptômes de retour
                         Retrouver le vert tout autour
                         Retrouver dans les cartons
                         Nos si chères traditions
 
 
Eux, savent (1998)
 
J'échapperai peut-être au macabre
La vision affolante de cadavres
J'connaîtrais peut-être jamais la guerre
J'peux pas en dire autant de nos pères
 
Dans nos soi-disant grands pays riches
Y'a des litiges avec la paix, on triche ?
Où chaque jour, on tremble pour demain
Défendrons-nous avec courage notre pain ?
 
                         Les enfants de Yougoslavie savent
                         Mais nous qui jouons les graves
                         Savons-nous ?
                         Eux, savent
 
Bien sûr, je souhaite la paix autour du globe
Mais l'homme est un animal qui m'affole
Il est guerrier dans l'âme, on le vit
A quand le sage qui criera "J'ai compris"
 
Les images des médias m'impressionnent
Dans leurs lignes, l'alarme rouge sonne
Dans ces photos noir et blanc, on mitonne ?
A notre belle époque, ça étonne ?
 
                         Les enfants du Rwanda savent
                         Mais nous qui jouons les braves
                         Savons-nous ?
                         Eux, savent
 
Le sens du sang n'a plus de directoire
On assassine au coeur des déboires
Les armes pleurent leurs folles balles
Et les femmes pleurent leurs seules larmes
 
Les virus sociaux nous envahissent
Des êtres d'outre-tombe qui punissent
Car ils n'ont de raison que leur haine
D'autres n'ont de tort que leur peine
 
                         Les enfants de Thaïlande savent
                         Mais nous qui jouons les entraves
                         Savons-nous
                         Eux, savent
 
Je préfère être de ceux qui subissent
Pour défendre la paix qui nous hisse
Vers les sommets immenses de gloire
Vers la semence du cri de l'espoir
 

Egalité (1998)
 
J'étais noir de peau
Quand ils m'ont forcé à quitter mon pays
J'étais esclave et ignorais la paix
Mariez-moi avec l'égalité
 
J'étais rouge de peau
Quand ils m'ont forcé à quitter ma terre
Mon peuple, mes guerriers sont morts à jamais
Mariez-moi avec l'égalité
 
J'étais jaune de peau
Quand ils m'ont forcé à suivre leurs idées
Nos paroles, nos livres ont été ciblés
Mariez-moi avec l'égalité
 
J'étais blanc de peau
Ils m'ont forcé à prendre une douche
Je pense à mes frères qui m'ont retrouvé
Mariez-moi avec l'égalité
 
Je suis vert de peau
A voir ce que je vois de ma navette
Je préfère rester sur ma planète
Mariez-vous avec l'égalité

 
J'ai oublié (1998)
 
J'ai oublié de me souvenir de quelques notes
D'une chanson rencontrée dans un piano bar
Me déshabillait ce soir-là comme une faute
Les heures passaient, elle m'a fait le coup du trop tard
 
J'ai oublié de faire le compte des comtes
Et à sec, compte tenu de mes fontes
Las, rien de bon, je me réveille, je me trompe
Je cherche son air, un peu, j'en oublie d'avoir honte
 
J'ai oublié d'emménager mes acomptes
En me découvrant des images quelconques
Le clip noir et blanc de ma vie qui me ronge
Ce qui coule de mes yeux, faut que j'l'éponge
 
J'ai oublié la fraîcheur d'être un glaçon
Je fonds dans sa gamme quand je l'écoute
Et quand la chaleur de mes nuits me rend néon
Je fonds comme du beurre, elle me déroute
 
J'ai oublié l'acte de mon pacte
Car ce soir-là, j'avais le trac


Son évasion (1998)
 
Elle ne veut plus que son regard croise de sales murs
Elle ne veut plus lever les yeux sans voir les nuages
Elle veut s'évader aux horizons lointains
Elle veut de sa vie, tourner, quelques pages
 
Elle ne veut plus que son fils grandisse sous ses cris
Elle ne veut plus ne pas faire ce qu'elle a envie
Elle veut des arbres, des prairies pour seule patrie
Elle veut la paix des fleurs sur son tapis de vie
 
                         Son évasion, c'est la vie qu'elle aime
                         Son évasion, c'est rejeter ses peines
                         C'est chanter, chanter pour
                         Son évasion, son évasion
 
Elle ne veut plus ces marches de solitude
Elle ne veut plus tourner l'album de ses craintes
Elle veut plus haut des lumières de son étude
Elle veut aimer, aimer, des rires sous toutes teintes
 
Elle ne veut plus s'offrir d'anciennes traditions
Elle ne veut plus regarder ses pas qui filent
Elle veut chanter tout haut pour ses passions
Elle veut chanter l'amour, l'amour de ses îles
 
                         Son évasion, c'est la vie qu'elle aime
                         Son évasion, c'est rejeter ses peines
                         C'est chanter, chanter pour
                         Son évasion, son évasion
 
 
 Excès (1998)
 
J'ai masqué mes craintes dans une trajectoire
J'ai marqué la fin en ayant faim d'histoires
J'ai serré plus fort mes mains pour de meilleurs jours
J'ai joué ma bourse à la bourse des cris lourds
 
J'ai joué sur du vert, un verre à la main
D'un étrange matin malin mais trop malsain
J'ai peint mes cicatrices comme sur une baguette
Des wagons fumant en train d'éteindre la fête
 
                         J'ai triché un excès de zèle
                         Un soir trop zen
                         J'ai humilié l'excès
 
Le marqueur des regards m'a marqué à jamais
La route me déroute selon mes attraits
Creusant des maux de tête avant de faire des phrases
La dame à la faux me met dans le vrai sans phases
 
J'ai songé dans le ciel gris comme un cerf volant
Elle me dit "météo", elle met ses bas doucement
En regardant mes pauvres tunes sous l'un d'entre elles
Mes forces sont crues avant d'être cuites pour elles
 
                         J'ai triché un excès de zèle
                         Un soir trop zen
                         J'ai humilié l'excès
 

Le doigt de John (1998)
 
John l'a perdue à cause d'un fou, un assassin
Il l'a perdue comme on perd une vie, un matin
Un instant et un viol, des souffrances et des jours
Un moment trop lourd, un crime, des pleurs et des jours
 
                         Et ce doigt qui, et ce doigt qui hésite...
 
Il l'a perdue, sa belle, elle lui sourit d'en haut
Elle danse maintenant avec les nuages, des slows
Il la cherche dans ses rêves, ses nuits, il pleure
Il l'aimait tant et trop et leurs projets qui meurent
 
                         Et ce doigt qui, et ce doigt qui hésite...
 
L'assassin est mort un jour derrière ses barreaux
Parfois, en prison, on pardonne pas aux bourreaux
Lui aussi est parti là-haut, le ciel pardonne
Il rejoint qui ? Rejoint quoi ? Et où ? John a peur
 
                         Et ce doigt qui, et ce doigt qui hésite...
 
John veut partir lui-aussi, rejoindre son aimée
Il n'a pu la protéger comme il l'avait promis
Il veut l'aider, la voir, l'aimer, la sauver
Il veut tant et il souffre, l'enlacer à tout prix
 
                         Et ce doigt qui, et ce doigt qui hésite...
 
Et ce doigt qui hésite à presser la détente
Et moi sa conscience, je me ronge dans l'attente
Car je ne sais plus à quel saint me vouer, me fier
Je ne sais plus, n'en peux plus, il faut s'en aller
 
Maintenant,
John et moi sommes heureux avec nos moitiés
C'est donc ça la force de l'amour
 
Amis,
Ne suivez pas John
Il y a toujours du bonheur sur le chemin de l'espoir
 

Dans le regard des enfants perdus (1998)
 
Il a percé la transparence de la guerre
Fatigué de la pluie de balles qui l'exaspère
L'horreur dans cette situation n'a plus de patrie
Chacun meurt de souvenirs, d'autres épongent des cris
 
Il songe, ne comprend pas sa place
Une philosophie lui échappe et le lasse
J'aimerais décrire un autre reflet dans ses yeux
Mais, je doute de ne voir que le sang, que le feu
 
                         Dans le regard des enfants perdus
                         Il n'y a plus de racines, il n'y a que la rue
                         Dans le regard des enfants perdus
                         L'orphelin a la solitude qui le met à nu
 
Un guerrier obéit mais se cherche la solution
Une balle le traverse comme du carton
Il ne verra jamais son amour, son enfant
Puis il ferme les yeux doucement, s'endormant
 
Il entend ses amis, puis ça continue
Pour lui, tout est fini, un homme qui avait cru
Revenir chez lui avec la paix parmi les siens
Adieu son frère, sa soeur, ses parents, il part, c'est la fin
 
                         Dans le regard des enfants perdus
                         Il n'y a plus de racines, il n'y a que la rue
                         Dans le regard des enfants perdus
                         L'orphelin a la solitude qui le met à nu
 
Ca sert à quoi tout ça, sommes-nous fous ?
Pourquoi pêcher dans des ruisseaux de haine ?
Pourquoi ne pas se plonger dans le regard de la peine
D'un orphelin loin de tout, perdu de tout
 
                         Dans le regard des enfants perdus
 
 
La pelote de laine (1998)
 
J'ai vu tout autour de moi, la condition humaine
Elle ressemblait à la longue, à une pelote de laine
Au début, l'homme innocent ne connaissait pas la peine
Puis il a commencé à tirer le fil qui l'entraîne
 
Ca devenait long, on débutait à lire la haine
Il y avait de la guerre et l'horreur sur cette veine
La vie s'écoulait et était de moins en moins saine
Et elle ressemblait au fil du temps à une benne
 
On a cru retrouver le soleil du jardin d'Eden
En ignorant que la coupe d'ambition était pleine
Dans le regard des enfants, le Père Noël n'a plus de renne
Reste la télé, la violence qui forment une chaîne
 
Arrivera qu'il n'y ait plus de pelote de laine
Pour tenir chaud ceux qui encore ignoraient cette scène
Ce jour-là, je voudrai être dans mon carré de chêne
Pour ne pas voir la fin de la condition humaine
 
 
Apprenons nos maux (1998)
 
Ils voient la beauté infime
Au bout de leur carabine
Ils voient l'élégance féline
Ils tirent et puis c'est le crime
 
                         Chasseurs de peaux
                         Chasseurs de faux
 
Ils ont dans leur objectif
Tout ce qu'il y a de plus fort et beau
Des troupeaux, une grande manif
La vie, la survie, la force et l'eau
 
                         Chasseurs d'images
                         Chasseurs des âges
 
Chasseurs de peaux
N'ignorez pas mes mots
Songez plutôt aux lendemains
Avant de remplir vos deux mains
 
Chasseurs d'images
Garnissez nos livres de pages
Visionnons vos photos
Et apprenons nos maux
 
 
Ensemble (1998)
 
Sous les yeux du temps
D'un écran noir et blanc
Comme dans l'univers d'un enfant
Ou l'histoire d'un fou chantant
 
Ensemble, jusqu'au bout de l'histoire
Le vent peut bien nous emporter pour voir
Les larmes peuvent nous noyer
Mais jamais nous séparer
 
Notre vie peut se voir en spectacle
Notre bonheur saute les obstacles
Elle est belle je le lis dans mes gestes
Je l'aime, je le crie, je le manifeste
 
Si notre histoire ressemble à un film d'amour
Beau, long, orageux, des merveilleux jours
Il n'y a pas de trucages quand c'est pour de vrai
Le mot fin ne connaît pas l'éternité
 
Regardez-nous encore dans la rue
Vous nous avez cru, vous nous avez lus
Mais chez nous, c'est nous, on continue
Derrière nos draps, nous sommes ...
 
Elle a froid, je la réchauffe et encore
J'ai chaud, elle me rafraîchit et on s'endort
Et c'est comme ça à tout moment
Et il y a tout autour, nous sommes amants
 
C'est sûr on se ressemble
Voyez-vous on s'assemble
Notre amour est amble
Car nous sommes ensemble
 
On s'aime, on s'aime que dire d'autre
 
 
Rangé (1998)
 
J'ai enlevé le "T" à mon rapt pour avoir du rap
J'ai guéri mes maux et mes "trop tôt" en soignant des phrases
Je ne comprends pas le sens qui m'attrape, qui me frappe
Mais je prends en compte, à la longue, certaines phases
 
Le mal a un pluriel que le bien ne possède pas
La raison du plus fort donne t'elle le tort au plus faible ?
L'échappatoire m'échappe comme une écharpe sous mes pas
Sous mon toit, j'refais les lois en pensant à toi ma belle
 
Et je m'évade en m'écartant de ma carte
Je jongle et plonge comme une éponge qui me ronge
Je suis sourd aux bruits des images comme une carpe
C'est long la route qui doute qui soude mes songes
 
Incompris avant d'être deux punis, ça m'affole
Puis la banlieue de mon puits est peinte dans mon enceinte
Pas de bol sur notre banc d'école, le lieu des colles
J'ai grandi comme un bandit et aujourd'hui t'es enceinte
 
On va me nommer autrement, loin du oui, près du non
J'ai fait un pas, puis un second, il va m'appeler papa
Il faut que je me range dans les rangs pour qu'il ait un nom
Je serais sage devant son visage et ton jeune âge, ton papa
 
 
Le chemin de la vie (1998)
 
A un arrêt de vélo
Je pousse petit à petit comme les fleurs du bonheur
La partition d'un enfant rencontrant ses heures
 
A un arrêt de moto
La fougue chevauche les chemins du rayonnement
Où l'on peut grandir et jouer à avoir du cran
 
 
A un arrêt de voiture
J'ai voyagé en découvrant la mémoire de l'histoire
J'ai vu le soleil et la pluie que je voulais boire
 
A un arrêt de bus
Ma vie semble calme sous des caprices d'amour
Il y avait des histoires qui couraient dans ma cour
 
A un arrêt de camion
Je suis vieux, j'ai accompli la voie que je devais prendre
Pourtant, il y a encore tant de leçons à apprendre
 
A un arrêt de navire
J'ai souillé les tropiques sur l'air de la mer
Dans l'infini d'un fleuve loin de la terre
 
A cet arrêt, je coule
A l'arrêt de ma vie, je ne rêve plus, c'est fini
 
 
Une larme (1998)
 
J'ai vu naître une larme sur un visage
Sous ce regard qui semblait ne plus avoir d'âge
Je l'ai vue commencer sa chute doucement
Elle brillait clairement, dans la lumière, tendrement
 
Cette jeune femme que je ne connaissais pas
J'avais envie de m'éloigner à petits pas
Que pouvait-on bien lui dire dans ce combiné ?
Je revois l'image de sa main qui tremblait
 
J'ai dû la croiser un instant dans sa faiblesse
Je m'en veux un peu de ma maladresse
Son visage me rappelle le mien dans la souffrance
Au temps où je cherchais "le chemin de chance"
 
Les yeux ouverts, je me souviens de ce tableau
Une tranche de vie s'écoulant sous les flots
J'voudrais plus voir cette pensée dans le coeur des gens
Cette sensation pesante que nous fait connaître le temps
 
La larme finira sa course sous son menton
Je n'ai osé prendre un mouchoir dans mon veston
J'ai vu vivre une larme sous la peine d'une femme
Je voudrais lui offrir un sourire qui s'enflamme
 

Bel idiot (1998)
 
Tu es belle ma douce belette quand tu bêles
Je joue le bel canto pour toi avec mes bêlements
De Belfast à Belfort, je t'aime ma belle
De Belgique à Belgrade, cela se fera bellement
 
Je m'suis pris pour un bélier, pauv'bélitre
J'veux pas être bellâtre à cueillir des belladones
J'irai à Bellac construire, acheter des titres
Pour toi, je grimperai le massif de Belledone
 
                         Tu es tout, ma belle-dame, belle de jour, belle de nuit
                         Et moi bel idiot, je t'aime trop
                         Bellissima
 
Je vous aime belle-famille, belle-mère, belle-fille
Chassons le bellicisme et la belligérance
Volons sur Belle-Ile, promenons-nous à Belleville
Ignorons les belliqueux qu'on balance
 
Je pourrais être belluaire devant toi
J's'rais prêt à manger une belon, à comprendre la belote
Jouer à Belmondo, à Belphégor, avec toi
Cachons-nous sous notre belvédère, que je te ligote
 
                         Tu es tout, ma belle-dame, belle de jour, belle de nuit
                         Et moi bel idiot, je t'aime trop
                         Bellissima
 
  
 Vivre sa chanson en poésie (1998)
 
 Je me suis souvenu du temps des bancs d'école
Ma trousse reflétait ma vie et puis mon existence
J'ai dessiné au crayon mon auréole
La gommant comme le jour où je partirai, dans l'autre sens
 
Ma plume a suivi ma vision d'être libre
L'encre sécha, j'écrivis comme une envie immense
Ces écrits mourront-ils dans un état ivre ?
A ce moment, j's'rai alors ailleurs, dans l'autre sens
 
Amis Rimbaud, Verlaine, rêveries de Rousseau
Molière, Voltaire et autres poètes, c'est si intense
J'ai peur d'avoir un nom sans prénom dans le dos
J'aimerais être dans l'espoir des gens avant l'autre sens
 
Traçant un trait, c'est le chemin du promeneur
Mon compas se casse, j'ne peux faire demi-tour, ça me lance
Et ma marque surlignera ma joie des fleurs
Mon équerre me montre que ça s'arrête, dans l'autre sens
 
Rapporteur ! Pas pour moi, trop fidèle et debout
J'rentre tout dans ma trousse, dans une drôle cadence
Vivre, verbe qu'on idolâtre à genoux
Ne pas penser à l'instant où nous serons, dans l'autre sens
 

Métisse (1998)
 
Des tribus aux temps qui courent et des chemins blancs
Y'a comme une gêne qui se pose devant l'histoire
Ces pierres ont connu tant de guerres et tant de sang
Y'a comme un respect qui trotte dans ma mémoire
 
Des tribus aux temps qui courent et des chemins blancs
Etrangère parmi les nomades, je cherche la terre
Mais ici, on n'aime pas la différence d'écran
Je me dis que plus loin, il y a une nouvelle ère
 
                         Suis-moi, destinée
                         Mais tisse-moi ton respect
                         Dis-moi, liberté
                         Métisse, je suis née
 
Des tribus aux temps qui courent et des chemins blancs
Mon empreinte existe que dans mon flou passé
J'me souviens plus qu'j'étais un instant, une enfant
Y'a si longtemps que je poursuis l'éternité
 
Des tribus aux temps qui courent et des chemins blancs
J'm'évaderai d'la prison des orphelins
Pour couvrir la croisière de mes rêves en chantant
Pour crier la nuit debout jusqu'au court matin
 
                         Suis-moi, destinée
                         Mais tisse-moi ton respect
                         Dis-moi, liberté
                         Métisse, je suis née
 
 
L'amour a sa solitude (1998)
 
Il n'y a pas de leçons pour apprendre à aimer
Il y a juste la façon pour se compléter
Des cris tout haut qui sortent et qui éclairent les toits
Des rêves fougueux que je croyais encore en moi
 
                         L'amour a sa solitude
                         Sous l'air de la plénitude
                         Comme une sombre vague perdue
                         J'ai toujours cherché ce que j'ai cru
 
Mais on n'apprend pas à avoir des sentiments
Croyant savoir les nuages d'enfant, on se ment
Et pourtant, mon rêve perdu est une mer d'espoir
Cherchant le jour et parfois, repoussant le soir
 
                         L'amour a sa solitude
                         Sous l'air de la plénitude
                         Comme une sombre vague perdue
                         J'ai toujours cherché ce que j'ai cru
 
J'ai marché en reculant sans me retourner
Pensant que devant mes yeux, j'étais enchaîné
J'ai compris que seule la vie mérite son respect
Les oiseaux bleus me l'ont crié dans leurs pensées
 
                         L'amour a sa solitude
                         Sous l'air de la plénitude
                         Comme une sombre vague perdue
                         J'ai toujours cherché ce que j'ai cru
 
Si vous croyez que l'amour a sa solitude
C'est qu'il cache l'étoile de son jardin secret
Je le cultive aux saisons de ma certitude
Car je sais l'image et l'ombre du verbe aimer
 
                         L'amour a sa solitude
                         Sous l'air de la plénitude
                         Comme une sombre vague perdue
                         J'ai toujours cherché ce que j'ai cru
 
 
Sois, complice (1998)
 
Aide-moi au milieu de mes tournants
Avant que je glisse sur mes tourments
J'ai besoin de ta voie, de ton regard
Avant et après qu'il ne soit trop tard
 
Kidnappons nos idées entre nos liens
Hold up bien ficelé, sans personne, sans rien
Jugeons-nous au tribunal d'nos enfants
Eux savent les coupables, ils ont notre sang
 
                         Sois, complice, d'amour, mon amour
                         Regarde les autres autour de nous
                         N'ont pas le même regard que nous
                         Sois, complice avec moi, pour toujours
 
Essuyons nos crises d'un chiffon de paix
Notre histoire peut s'écrire sans une craie
Elevons la muraille de nos jours heureux
Se consacrer qu'à nous, loin des envieux
 
Cherchons pas l'chemin sur la carte d'l'angoisse
Nous sommes bien chez nous quoi que l'on fasse
Notre route n'a de cible que nos sentiments
Notre doute impossible, comme de vieux amants
 
                         Sois, complice, d'amour, mon amour
                         Regarde les autres autour de nous
                         N'ont pas le même regard que nous
                         Sois, complice avec moi, pour toujours
 
 
Comme à la belle époque (1998)
 
Sur le marché de mon passé, je me souviens
Il était une fois un joli train
M'emmenant vers le tunnel de la belle époque
Les hommes inventaient un monde en stock
 
                         C'était le temps, où on avait le temps
                         On se disait bonjour, on se disait bonsoir
                         Il n'y avait que les jours, pour oublier les soirs
 
Nos grands-parents savaient inventer, s'amuser
Ils savaient s'aimer, se respecter
L'amour en ce temps-là, n'était pas du toc
Quand encore, c'était le belle époque
 
                         C'était le temps, où on avait le temps
                         On se disait bonjour, on se disait bonsoir
                         Il n'y avait que les jours, pour oublier les soirs
 
Le train du temps à travers‚ tous les âges
Préférant ma vie à un mirage
Il y a des fois, vaut mieux tourner quelques pages
Et comme à la belle époque, être sage
 
                         C'était le temps, où on avait le temps
                         On se disait bonjour, on se disait bonsoir
                         Il n'y avait que les jours, pour oublier les soirs
 
                         Comme à la belle époque
                         Comme à la belle époque
 
 
Une chose m'échappe (1998)
 
                         J'ai pris le bateau ivre
                         Pour seul bagage, mon livre
                         Pour seule amie, ma survie
                         Pour seul ennemi, mon ennui
 
A cette époque, pour conquête
Le voyage, la découverte
Voulant tenter ma chance
Quitter ma ville, ma France
 
Le capitaine était dur
Mais son esprit était pur
Bravant tempêtes et sirènes
Nous tenions bon les semaines
 
                         J'ai pris le bateau ivre
                         Pour seul bagage, mon livre
                         Pour seule amie, ma survie
                         Pour seul ennemi, mon ennui
 
Puis, découvrant les mystères
Nous avons vu d'autres terres
Et des civilisations
Des amis que nous aimions
 
Revenu plein de souv'nirs
Retrouver mon avenir
Mon livre aujourd'hui est plein
Pour faire profiter les miens
 
                         J'ai pris le bateau ivre
                         Pour seul bagage, mon livre
                         Pour seule amie, ma survie
                         Pour seul ennemi, mon ennui
 
J'dirais ce que j'ai cité
Des hommes que j'ai écoutés
Et pour seule différence
Leur couleur et la malchance
 
Mon bouq'se nomme liberté
Je finis emprisonné
Mes histoires dérangent le roi
Mais alors, où est donc sa foi ?
 
                         J'ai pris le bateau ivre
                         Pour seul bagage, mon livre
                         Pour seule amie, ma survie
                         Pour seul ennemi, mon ennui
 
J'voulais juste dire mes idées
Leur apprendre à aimer
J'ai dû sauter une peine
Une page d'la vision humaine
 
Une chose m'échappe, une chose m'échappe        

                                                                     

La peur de l'angoisse (1998)
 
Regardant tourner les heures
Et le monde autour de moi
Je joue à être une fleur
J'ai besoin de vous, de toi
 
... Mais parfois, j'ai peur
 
Imaginant l'infini sans fin
Je cherche l'issue de secours
Mon foyer est ici et c'est bien
J'ai besoin d'amour
 
... Mais parfois, j'ai peur
 
La solitude ignore mes maux
Mes amis entourent ma vie
J'ai besoin de crier tout haut
Ma musique, mon paradis
 
... Mais parfois, j'ai peur
 
Regardant se coucher la lueur
Et ces yeux autour de moi
Rendez-moi, mon ardeur
Car parfois... j'ai peur
 
  
Coléreuse (1996)
 
Pas question de franchise
Quant tu m'joues ta crise
Pas question de méprise
Ta colère que j'attise
 
Pas question de discuter
Chacun aura sa raison
Pas question de craquer
Que tu prennes un autre ton
 
                         Mais, joue pas ta colère sur moi
                         Ici, tu ne fais pas le poids
                         Joue pas ta colère sur moi
                         Rejette-moi ou bien prends-moi
 
Pas question de continuer
Ca finira par un baiser
Pas question de s'alarmer
Apprendre à se calmer
 
Pas question de reprendre
Aimons-nous à voix basse
Pas question de s'étendre
Pour un sujet qui nous lasse
 
                         Mais, joue pas ta colère sur moi
                         Ici, tu ne fais pas la loi
                         Joue pas ta colère sur moi
                         Rejette-moi ou bien prends-moi
 
 
Aimé (1998)
 
Il s'est engagé jeune dans l'armée
Les Marsouins de l'Infanterie de Marine
Quittant son limousin où il était né
On l'envoya en Indochine
 
Il a vu l'horreur de la guerre
Il a connu la souffrance
Il a tué sur cette terre
Lui, qui était loin de la France
 
Il a fait des choses pas très belles
Il a peut-être été père
Mais les ordres étaient tels
Et il était militaire
 
Il m'expliqua ses escouades
Je l'écoutais, il impressionnait
J'avais un goût un peu fade
Devant cette folle réalité
 
Il était à la fin de sa vie
L'alcool essuyait ses oublis
Aimé, c'était mon ami
Trop triste et si gentil
 
Il ne pouvait plus faire de mal
Ni à une mouche, ni à quiconque
Il en a trop vu, il avait mal
Sa guerre était quelconque
 
Je pense à lui
Je pense à sa femme, partie
Et aux autres, à mes amis
Mes amis
 
 
J'ai soufflé un murmure (1998-1999)
 
J'ai soufflé un murmure
Au pied du mur
Me donnant la mesure
J'y ai cru, c'est sûr
 
Voyant les feuilles quitter les arbres
J'imagine leur voyage d'oiseaux
Elles tomberont sur la terre de larmes
Là où mes yeux caressent leur dos
 
La visite du monde est tellement grande
Que ma curiosité s'impatiente
Mais j'ai le temps, il me rend tendre
Je n'aurai que mes souvenirs à vendre
 
Puis, un murmure vint à moi, en un temps
Me demanda gentiment mon prénom
J'me nomme "le poète du vent"
Je joue, je chante, je pleure de mon crayon
 
Suivant la route changeante de mes pas
Livres et regards en bandoulières
J'écris le chemin dansant de mes pas
Je sais, le poète a ses manières
 
 
Chômage (1998)
 
Ce soir, il n'a plus chaud et c'est dommage
Il a peur de regarder de bas et d'tourner la page
Il a peur de courber le dos et ne plus avoir d'âge
Cette fois, ça y'est il est au chômage
 
                         Prévenir sa famille, quel carnage
                         Ca lui fait peur de revoir son mariage
                         Il voudrait crier et faire du tapage
                         Contre la société et le chômage
 
Ce soir, il a les crocs de la rage
Ce patron, ce salaud de l'esclavage
Il divague comme un animal sauvage
Cette fois, ça y'est il est au chômage
 
                         Regardez ses enfants qui sont sages
                         Comprennent pas l'ambiance et cet abattage
                         Se sentent exclus comme dans une cage
                         Ils connaissent leur ennemi, le chômage
 
Ce soir, il rentre chez lui avec ses bagages
Le seul trajet sera celui d'une agence
Je ne veux plus mettre de rimes à cette chanson
Car le chômage est une dure réalité qui me ronge
 
 
Le sculpteur d'espoir (1999)
 
L'artiste a perdu l'éclair dans ses yeux
Sa dernière oeuvre au sens figuré
S'est éteinte comme l'eau sur du feu
Il a un air triste de caché
 
Il a sculpté l'espoir avec ses mains
Pour rendre heureux un peu les gens
Mais s'apercevant un matin
Qu'il n'y avait plus de rires d'enfants
 
Il a peut-être trop cru à son art
Il y avait mis tant d'amour
Il pleure, il rêve trop et il part
Lui qu'imaginait d'autres jours
 
Il n'y aura pas d'exposition d'espoir
Car trop de froideur dans le miroir
Le monde tourne trop bizarrement
Se rejette la faute curieusement
 
Le sculpteur du haut de son nuage
Sait plus où se trouve la chance
Il voit défiler les âges
Il sait qu'un jour, reviendra la confiance
 
Soyons son modèle
 
 
 Qu'il pleuve, qu'il vente (1999)
 
Qu'il pleuve sur les caresses de ton corps
Qu'il vente aux sons du cri charnel
Je sais la raison qui jette un sort
Je sais, toi, ma fée, ma dentelle
 
Qu'il neige sous tes paupières chaudes
Qu'il est loin le temps des nuits fauves
J'éteindrais la lumière face à l'aube
Pour t'aimer ma douce et j'ose
 
                         Au secours, le jour m'éloigne, loin de tes mains
                         Enfin la nuit, je peux t'aimer jusqu'à demain
 
Qu'il pleuve sous un murmure de nos draps
Chaleur : "Angoisse notre pagaille !"
Qu'il fasse beau et tard, nous sommes las
Lassés mais amants sans faille
 
Qu'il fasse un beau soleil aujourd'hui
Dis-moi encore qu'il est minuit
L'amour nous fait dire n'importe quoi
Mais qu'importe car tout est pour toi
 
                         Au secours, le jour m'éloigne, loin de tes mains
                         Enfin la nuit, je peux t'aimer jusqu'à demain
 
 
Apprendre le passé, pour le futur (1999)
 
 En marchant sur ce goudron
J'imagine la terre sous mes pieds
Enlevant tout, j'ai vu un filon
Tant de maux dans ce passé
 
                         L'artiste n'est pas un article qu'on sonne
                         Comme une consonne, il voit, il rêve
                         Et je vois en elle, la terre, comme une voyelle
                         Qu'elle est belle
                         Apprendre le passé, pour le futur
 
Préférant refermer le goudron
Comme une plaie non cicatrisée
Il y a encore la présence de sons
Qu'il faut, je pense, les oublier
 
                         L'artiste n'est pas un article qu'on sonne
                         Comme une consonne, il voit, il rêve
                         Et je vois en elle, la terre, comme une voyelle
                         Qu'elle est belle
                         Apprendre le passé, pour le futur
 
En marchant sur ce chemin
La terre n'est jamais vierge
Elle s'écrit sur du parchemin
Pour que l'histoire soit notre concierge
 
                         A nos vies
                         A la manière de nos envies
 
  
Les planches de lumière (1999)
 
J'ai marché un jour sur les planches de lumière
Rugissante d'espoir et d'ambition comme une lionne
La salle et moi ne formions plus qu'une seule personne
Les rideaux rouges semblaient éclairer de 1000 feux la terre
 
                         Chanter sa vie, crier sa passion
                         Réussir au milieu des paillettes
                         Dans un monde de tolérance et de sillons
                         Où l'argent écrase le talent en miettes
 
J'ai rêvé si fort tout en haut des marches
Qu'il me reste le jour encore quelques traces
Il y a tant de monde derrière et devant moi
Ce contrat et ce cachet qui ne viennent pas
 
                         Chanter sa vie, crier sa passion
                         Réussir au milieu des paillettes
                         Dans un monde de tolérance et de sillons
                         Où l'argent écrase le talent en miettes
 
 Juste chanter pour le regard de l'enfance
Juste offrir un coin de mon paradis
On vous dit tant de phrases sans vous faire confiance
Et on a chez soi, que son miroir qui nous dit
 
                         Chante ta vie, crie ta passion
                         Las années coulent dans ma voix, dans mes sons
                         Mais elles ignorent les rideaux rouges de la terre
                         S'ouvrant sur mes planches de lumière
 
 
Jean et Jean (1999)
 
J'ai perdu une plume sous mon ombrage de poète
Jean est parti rejoindre Jean
Une certaine Orphée est partie chercher son testament de lettre
Jean est parti rejoindre Jean
 
L'éternel retour d'un aigle à deux têtes
Reste dans mes rêves fugueurs
Des parents terribles que rien n'embête
L'écran a un brin charmeur
 
Ils regardent ensemble la belle vieillir
La bête revoit l'avenir
Ils ont perdu leurs parents de talent
Sommes sans l'savoir leurs enfants
 
Heureusement, l'art ne prend pas de ride
Car sa beauté est divine
L'image nous montre que rien n'est vide
Sous le soleil des rimes
 
J'ai perdu une plume sous mon ombrage de poète
Jean est parti rejoindre Jean
Une certaine Orphée est partie chercher son testament de lettre
Jean est parti rejoindre Jean
 
 
Son ancien temps (1999)
 
J'ai peut-être cherché trop de situations
Inventer, décrire un rêve dans mon univers
En oubliant trop d'écouter les saisons
Vivre vite dans l'instant, la tête à l'envers
 
J'ai reconnu des regards, des paroles floues
Citant des hommes que je ne pourrai jamais voir
Et sans bagage à prendre, sans un sou
Vivre vite dans l'instant, sans jamais vous voir
 
                         Et aujourd'hui, les années m'ont soudé
                         J'ai vu l'été, la pluie
                         J'ai vu qui j'étais
                         J'ai vu, j'ai vu la vie
 
J'ai peut-être été trop loin
Me donnant jamais de limite
La jeunesse m'a laissé au coin
Oubliant l'heure de sa visite
 
J'ai compris avec le temps
Que notre but reste le même
Et je pense qu'il est grand temps
Que j'aille livrer ce théorème
  
 
Hum...Hum...(1999)
 
 J'écouterai l'amertume
Devant leurs vues qui fument
Usant mes yeux qui s'embrument
Des phrases laides comme l'enclume
 
Puis, j'ai grillé le bitume
En signant de ma plume
Mon écho du ciel m'allume
Guidant mes pas dans la brume
 
J'ai cru attraper un rhume
Fouillant l'ombre de l'écume
Faut qu'ma guérison assume
Sous les couleurs des agrumes
 
Matières insignifiantes s'exhument
J'éteins l'écoute qui m'enfume
Voyant la tendresse de ma plume
Ca y'est, j'ai oublié l'amertume
 
 
Aux faces à faces (1999)
 
J'ai reconnu un cygne
Sa majesté blanche
Mais autour des crimes
Il y a la malchance
 
Des bombes sonnent
Et le cygne tremble
Des hommes donnent
Leur vie qui flambe
 
                         Digne,
                         Restons dignes
                         Aux faces à faces
                         Des menaces
 
J'ai croisé un cygne
Son regard malade
Mais autour des cimes
Des vaccins en ballade
 
Des femmes pleurent
Un enfant parti
La faim n'a plus d'heure
Et la terre crie
 
                         Digne,
                         Restons dignes
                         Aux faces à faces
                         De nos traces
 
J'ai parlé au cygne
Il reste digne
Me parle d'espoir
Et j'aimerais y croire
 
Tant y croire
 
Aux faces à faces
De notre histoire
 
 
Malade de solitude (1999)
 
Solitude est ma maladie
Abandon et je crie
Certitude est ma réalité
Une chanson et j'oublie
 
Un regard m'envahit
Un sourire me manque
Et ma vie me fuit
Et toi, je te chante
 
Sensation à décrire
Seul face au miroir
L'absence me fait frémir
J'ai peur du soir
 
Une image en collection
Et une envie en dérision
Cherchant l'issue
D'un espoir perdu de vue
 
Il y a de la magie
Quand on a ce mal
On croit que c'est fini
L'amour est un animal
 
Solitude est ma maladie
Abandon et je crie
Certitude est ma réalité
Une chanson et j'oublie
 
 
Je n'ai rien vu (1999)
 
Je n'ai rien vu couler de la rivière, ma rivière
De mon enfance qui est derrière moi, oui, derrière moi
Je n'ai pas su nager dans le bon sens, et quel sens !!!
De mes envies un peu fugueuses et tapageuses
 
                         Je n'ai pas vu, qu'il est temps
                         Comme de temps en temps
                         De voir plus clairement
                         Soif de rage contre tous, sans raison
                         Quelle honte d'être un mauvais garçon
 
Je n'ai rien vu devant mes pas, que l'enfer
Ignorant tout et sachant quoi ? une drôle de terre
Je n'ai pas su marcher à l'endroit, choisissant l'envers
De déserter la société et cette banlieue
 
                         Je n'ai pas vu, qu'il est temps
                         Comme de temps en temps
                         De voir plus clairement
                         Soif de rage contre tous, sans raison
                         Quelle honte d'être un mauvais garçon
 
Et maintenant, j'ai compris qu'il y a rien à comprendre
Savoir être libre et savoir aimer
Se respecter
Mais quelle honte d'être un mauvais garçon
 
 
 Je m'en souviens (1999)
 
Une photo d'un instant, un moment où j'étais
Ces secondes, un flash et c'est du passé
 
Photo noyée, oubliée, au fil des années
Se demander, qui c'est, un ami, un parent
Et la vie, cette vie, blottie, enchaînée
Partir à la vitesse du lentement
 
Revoir, revivre, l'endroit de ce cadre
Photo jaunie, blanchie, ça passe, je m'en souviens
 
Une image d'un instant gardée ou détruite
Une raison, des larmes, des rires en fuites
Cet horizon de calme bâti, construit
Garni de chants de pire et de limites
 
Revoir, revivre, l'endroit de ce cadre
Photo jaunie, blanchie, ça passe, je m'en souviens
 
Je m'en souviens
Je m'en souviens
 
 
 
 
 
                                                                                                                  
 
 
                                                                                                                                                                                                                          
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