Tout ça, pour ça (1997)
Des mots à n'en plus finir, pleins de thèmes
Des questions à choix multiples et des théorèmes
Et puis, tout ceci se joue sous l'aspect idem
Car dans le fond, les réponses resteront les mêmes
Depuis qu'un coup de blues et un coup de flemme
Me rappellent, c'est sûr, que j'suis pas une crème
Seul mais pas solitaire, j'n'ai pas besoin d'harem
Et, en tout cas, pour sûr, j'n'aime pas les blasphèmes
J'irai peut-être jamais me voir au Midem
L'ennui, c'est que ça me pose pas de problème
Enfin, tout ceci, c'est du pareil au même
J'suis pas un roi, car je n'ai pas de diadème
Et tu sais, si bébé j'ai eu mon baptême
J'attendrai pas la période du Carême
Je n'ai pas toujours eu la vie de bohème
Et tout ça, pour ça, pour te dire que je t'aime
Si tant de choses (1997)
Si douce, si tendre, si tant de choses
Si belle, si craintive, si tant de choses
Vous prétendez connaître l'amour
M'avez-vous vu dans mes meilleurs jours ?
Si calme, si tendre, si tant de choses
Si gaie, si sérieuse, si tant de choses
Voyez-vous ces yeux qui m'aiment ?
Croisez-vous ces gestes qui m'aiment ?
Si forte, si faible, si tant de choses
Si présente, si généreuse, si tant de choses
Elle m'aime, elle m'aime si fort
Comme un con, j'lui fait tort
Si jolie, si peureuse, si tant de choses
Si charmante, si câline, si tant de choses
Comprenez-vous mes mots d'amour ?
Je ne doute pas de son amour
Si tant de choses peuvent m'aider
Si tant de mots peuvent me sauver
Alors je t'aime
Loukaïa (1997)
Loukaïa, petite fleur indienne
Où t'en vas-tu ?
Perdue dans la plaine
Que fais-tu ? Mais attends-moi ?
J'n'suis qu'un visage pâle et toi squaw
Nos peuples n'ont pas vu notre amour
Ils ont vu la terre et notre peau
Tous, ont détruit notre histoire pour toujours
Loukaïa, réponds à mes appels
J'ne suis plus le même
Depuis que ton village
A perdu sa force et son âge
Petite fleur, on ne se reverra plus
Vas-y, cours plus vite après l'espoir
J'en veux à mon peuple de vous avoir vus
Vos aïeuls, vos coutumes, votre histoire
Loukaïa, petite fleur indienne
Où t'en vas-tu ?
Perdue dans la plaine
Que fais-tu? Mais attends-moi ?
Tu seras violée ou mourra de faim
Tu finiras dans un bordel, alcoolique
Tu seras tuée par une balle blanche
Parfois ... j'ai honte
Comme un scénario de violons (1997)
Oublier les traces de ma mémoire
Les phrases longues et mes déboires
Ce tournant que j'ai pris sans te voir
Oublier l'empreinte de mon miroir
Ne me parlez plus d'amour
Y'a des souvenirs trop lourds
Des images un peu floues
Et toi qui me rend fou
Vendez-moi vos tendres sourires
Et louez-moi tous vos plaisirs
Chantez, criez, hurlez mes désirs
Et laissez-moi ailleurs partir
Mais ne me faites pas croire
A un soi-disant pouvoir
Rayant toute mon histoire
Sans penser à te voir
Je survivrai aux mots et aux sons
Une love story qui part au front
Des souvenirs de caresses sans nom,
Comme un scénario de violons
A fleur de peau (1997)
Si le temps pouvait chanter les fleurs
Le monde actuel serait bien meilleur
Leur parfum, les sourires des enfants
Et leurs couleurs, la joie des parents
Si les fleurs savaient penser, parler
Elles vous diraient toutes de les aimer
Leurs formes, leurs saisons, leur oxygène
La vie des autres et enfin, la mienne
A fleur de peau
C'est sous la lassitude du temps
Que j'apprends, que j'apprends
Mais ce que je sais
C'est que j'aime, j'aime
A fleur de peau
J'aimerais être la fleur de votre coeur
Cueillez-moi, trouvez votre bonheur
Et ne m'arrosez pas de vos pleurs
Mouillez-moi de votre ardeur
Des pétales, la prison de nos rêves
Des corolles pour adoucir vos lèvres
Un parterre de tendresse et de folie
Pour un bouquet de respect et d'oubli
A fleur de peau
C'est sous la lassitude du temps
Que j'apprends, que j'apprends
Quand Gabin savait tout
J'n'étais que dans le flou
A fleur de peau
Du pollen pour saupoudrer nos heures
Et une tige pour pêcher les saveurs
J'ignorais sans le dire la vie et tout
Maintenant je sais, je sais, ... et vous ?
Sous l'ombre des ailes des oiseaux (1997)
Sous l'ombre des ailes des oiseaux
J'me couvre des rayons de la solitude
Dans cet univers, où il fait si beau
Je jongle entre les mots de la plénitude
Sous l'ombre des ailes des oiseaux
J'aimerais quand même, enfin, en sortir plus grand
Dans ce monde loup où il fait chaud
Bronzer de savoir, de bonté, d'or et de diamants
Sous l'ombre des ailes des oiseaux
Quand il pleut plus fort, on plonge et on pleure encore
Quand le vent nous crie, on rit tout haut
Parfois, on ignore la raison d'avoir tort
Sous l'ombre des ailes des oiseaux
Quand ils partiront de l'ombre, on ne sera plus
Cueillez le vrai pour ignorer le faux
Offrez l'espoir, l'amour, à ceux qui n'y croient plus
Sous l'ombre des ailes des oiseaux
Sortez, volez, planez plus fort jusqu'à demain
Chacun suit sa source, son étoile d'en haut
Aidez, protégez ceux qui vous tendent la main
Sous l'ombre des ailes des oiseaux
Ne trahissez pas ces quelques mots
Un rat dans l'ombre (1997)
Ca fait des années qu'il crie son innocence
Ils ont fouillé son esprit, dépouillé son enfance
Mais beaucoup de choses contre lui, mais rien ne colle
Ils disent qu'il a tué, qu'il a le droit à la camisole
Enfermé‚ entre ces quatre murs de béton
Je l'entends tout le temps, la nuit, le jour, il pleure, il fond
Il gémit et si ce n'était pas lui qui a tué
Et si les hommes noirs aux longues phrases s'étaient trompés
Parfois, il me donne des coups de pied, j'les évite
J'lui en veux pas, j'suis son seul compagnon dans ce site
Moi, j'suis libre, j'suis le seul rat dans cette cellule
Les tunnels pour fuir, j'les connais dans ma plénitude
Son regard s'arrête sur moi, il impressionne
Il voudrait peut-être ma place, il se questionne
Il partira, d'autres viendront en rage de pénombre
Cette haine de cette société, j'préfère vivre dans mes ombres
J'prendrais d'autres coups de pied, j'les éviterais
Je serais là, toujours, à les écouter jour et nuit
Lui est innocent, j'ai l'expérience des yeux clairs et sombres
Et tout ça c'est moche, je préfère être un rat dans l'ombre
Prospérité (1996)
Et l'herbe de nos prairies poussera t'elle ?
Notre nature sera t-elle aussi belle ?
Avant que tout parte sous un champignon
Dites-moi où sont mes compagnons ?
En attendant, nous allons chanter
Que ce jour là, n'arrive jamais
Et de plus belle, nous allons nous respecter
Pendant toutes nos journées
Nous défendrons la paix
Eh petit ! Dis-moi où sont tes parents ?
Si pauvre, les aimes-tu, comme eux t'aiment ?
En attendant, nous allons chanter
Que ce jour là, n'arrive jamais
Et de plus belle, nous allons nous respecter
Pendant toutes nos journées
Nous défendrons la paix
Avant que la page tourne lentement
N'ignore jamais ceux qui ont faim
En attendant, nous allons chanter
Que ce jour là, n'arrive jamais
Et de plus belle, nous allons nous respecter
Pendant toutes nos journées
Nous défendrons la paix
En attendant, nous allons chanter
Que ce jour là, n'arrive jamais
Et de plus belle, nous allons nous respecter
Pendant toutes nos journées
Nous défendrons la paix
Nous défendrons la paix
Mon amour, mon secret (1997)
Depuis qu'j'ai croisé un jour le feu d'un regard
Sous un rayon d'étoiles et venue du hasard
D'océans de rêves, en réalité de plage
Et de pluies d'arômes, aux rires d'un mirage
L'amour ne s'explique pas par de simples mots
Il se dévore de volupté d'un matin chaud
Il sait décrire les rires et parfois les pleurs
Et j'aimerais tant vous en parler, mais j'ai peur
J'préfère couvrir mes phrases d'énigmes, d'ignorance
Que de vous dévoiler la lumière à qui je pense
Je sais que vous comprenez ce chemin de tendresse
Et ne jamais rencontrer auprès d'elle, la détresse
Mon amour, mon secret brille de bien-être, je l'aime
Ma femme, l'honneur de ma certitude, ma reine
Assis sur mon nuage remplie de champs d'affection
Je sèmerais des flocons d'or après le passage de Cupidon
De la piste de l'infini aux sourires de l'arc-en-ciel
Après le défilé des rides, des années, elle sera toujours ma perle
De tout c'que peut offrir la poésie et ses attraits
Elle se présentera au fil du temps comme mon amour, mon secret
L'homme est seul devant son miroir
Dans un linceul que tu ne peux voir
L'homme est seul devant son manoir
Comme une feuille qui vole au soir
Et moi, je joue, je chante
Je joue, je chante
Et toi, et toi
Tu es seule
Et moi, je joue, je chante
Je joue, je chante
Et toi, et toi
Tu es seule
L'homme est seul et fond dans le noir
La foule l'accueille et lui veut croire
L'homme est seul le long du trottoir
Et il attend, il attend pour te voir
Et moi, je joue, je chante
Je joue, je chante
Et toi, et toi
Tu es seule
Et moi, je joue, je chante
Je joue, je chante
Et toi, et toi
Tu es seule
De toutes les couleurs (1996)
S'il y a un geste à ne pas faire
S'il y a des paroles qui faut taire
J'oublierai ces minutes et ces heures
Pour en voir...
De toutes les couleurs
De toutes les couleurs
Et s'il y a des cris qui me détruisent
Enfin, s'il y a des fous qui me disent
De ne plus jamais jouer avec leur peur
Pour en voir...
De toutes les couleurs
De toutes les couleurs
Mais avant de partir, de m'enfuir, où il fait beau, où il pleut
Mais avant de partir, de m'enfuir
Je vous en ferai voir...
De toutes les couleurs
De toutes les couleurs
Et s'il y a des amours à oublier
Et s'il y a des peines à recharger
Je serais toujours là dans votre coeur
Pour en voir...
De toutes les couleurs
De toutes les couleurs
Et puis, s'il y a du gaspillage d'amour
Et surtout, s'il y a un surplus d'humour
Je ne partirai pas avant l'heure
Pour en voir...
De toutes les couleurs
De toutes les couleurs
Mais avant de m'évader dans ton rêve, de m'enfuir de tes yeux
Mais avant de m'évader dans ton rêve
Oui, je t'en ferai voir...
De toutes les couleurs
De toutes les couleurs
S'il y a tant de belles choses à découvrir
Et s'il y a tant d'espoir à parcourir
Je n'veux plus partir, je reste ici
Pour vous faire connaître mon paradis
De toutes les couleurs
De toutes les couleurs
De toutes les couleurs
De toutes les couleurs
Sème ton chagrin (1990-version 98)
Sème ton chagrin
Tu récolteras la tristesse
Le long du chemin
Un monde sans finesse
Ils ont mal, ils se battent
Pour défendre leur droit
Ils souffrent et ils voient
Que des pleurs en moi
Ils sont là, comme des saints
A nous crier dessous
On meurt dans notre coin
Comme des pauvres fous
Ils sont tristes, d'autres s'en foutent
A qui la faute, trouvez-moi les coupables ?
Si la vie n'était qu'un doute
Qui nous à élevé, tout est minable ?
Ils sont tristes, prêts à tout
A briser les coups
Ils sont tristes, relevons-nous
Défendons-nous
Sème ton chagrin
Tu récolteras la tristesse
Le long du chemin
Un monde sans finesse
Comme à la maison (1997)
Je ne jouerais pas mon testament de poète par des bulles de savon
Qui éclateraient avant d'arriver vers les néons
Je préfère un shampooing de certitude qui lave de tous soupçons
Et d'un rinçage d'averses d'amour, que du sent bon
Fais comme à la maison, assieds-toi et buvons
Ecoutons les sons, des rires et des violons
Mieux vaut surligner l'histoire que de la gommer
Il y a toujours une leçon à retirer et parfois à pardonner
Il y a comme un clic-clac qui tient chaud à jamais
Des coussins que l'on tient pour ne pas se montrer
Fais comme à la maison, assieds-toi et buvons
Ecoutons les sons, des rires et des violons
Il n'y a que mes plantes qui perçoivent mes larmes couler
Que leur couleur pour voir que je suis heureux ou peiné
Les objets n'ont de crainte que de ma colère
Et la solitude peut m'apporter tant de mystères
Fais comme à la maison, assieds-toi et buvons
Ecoutons les sons, des rires et des violons
J'aime trop les pas, les regards autour de nous et d'elle
J'apprécie trop les entrées et moins les sorties
J'admire les longues nuits où l'on peut dire bonjour au soleil
La triche des bémols et les jeux des dièses
Fais comme à la maison, assieds-toi et buvons
Ecoutons les sons, des rires et des violons
Incident de parcours (1998)
Le regard des autres fait souvent mal
Quand on se sent seul, perdu et sale
J'ai connu Pierre, c'était un homme heureux
Maint'nant, il comprend le sens du malheureux
Il a perdu son job par un incident
Ses amis l'ont trahi pour quelques francs
Des menaces d'un patron qui profite
Des larmes d'un vieux chômeur qui s'effrite
Une femme partie avec caisse et enfant
Des problèmes d'argent, la peur à tout instant
Et la rue, le bras tendu pour les passants
Pour manger, pour survivre, un peu, longtemps
L'ami Pierre m'a raconté son histoire
J'l'ai plus revu, il avait peur du soir
Peur de la nuit, des gens qui lui font du mal
Des personnes qui le savent seul et sale
Et puis, je l'ai croisé deux ans plus tard
A des bornes de chez lui, avec un bâtard
Un beau jeune chien fidèle pour seul copain
Pour parler, pour rire, rêver à demain
Les "demains" n'existent pas dans la rue
Elles existent pour mendier, se montrer nu
Assis sur un trottoir au milieu de jambes
Ses yeux se perdent, on dirait qu'il tremble
Où est-il ? Que fait-il ? S'en est-il sorti ?
J'espère qu'il a un toit et des amis
Est-il mort ? La situation me dérange
Je souhaite qu'il ne soit plus seul avec les anges
Quand on s'est croisé, j'étais avec ma bien-aimée
On s'est regardé et j'lui ai pas parlé
J'ai eu mal et j'ai regardé mes pas
Qui me guideront pour aider les plus bas
Maintenant, il est sûr (1998)
Il a pris un beau jour d'été, une tuile
Sur l'A10, en roulant sur de l'huile
Il a maint'nant des nuages pour seule ville
Et il est sûr de ne plus jamais glisser
Avant, il aimait la pêche à la truite
Et après entre amis, quelques cuites
Et il a maintenant plus de suites
Car il est sûr de ne plus jamais pêcher
Il a pris un jour l'attitude puérile
Devant une femme qui le jouait à face ou pile
Il ne touchera maint'nant plus de fille
Et il sûr de ne plus jamais draguer
Pauv'Jo, à trop vouloir jouer les caïds
On finit parfois et souvent par un bide
Maintenant, il sait, il était stupide
Il est sûr de ne plus jamais jouer
C'est vrai qu'il n'était pas très habile
Un faux semblant qu'était pas très agile
Devant Saint-Pierre, il sera pupille
Il est sûr d'apprendre à respecter
Cherchons la rime (1998)
Une des plus belles rimes, c'est celle du coeur
Elle se mélange avec le bonheur
Elle se confond avec sa lueur
Comme un frère ou comme une soeur
Pourtant, faut l'avouer, ça me fait peur
La rime peut jongler avec l'horreur
Derrière un mur qui meurt, le tueur
Métaphore de noir et de malheur
Et là, j'doute qu'une rime ait son heure
Cela me fait monter la chaleur
Ca me donne une certaine pâleur
Calmons-nous, reprenons nos couleurs
Mais j'vous embête avec mes "eurs" ?
Je cherchais la rime qui m'rend charmeur
J'voulais juste être un peu flatteur
Alors, me traitez pas de menteur
Je chasse les rimes, drôle de chasseur
Je leur rends forme avec saveur
J'oubliais la rime de l'honneur
Une qui fait frémir notre fureur
Une joie faisant gémir la sueur
Dribblant l'agidité d'un trappeur
Evitant de glisser comme du beurre
Une des plus belles rimes, c'est aussi la fleur
Je vole les rimes, drôle de voleur
Ne prenez pas (1998)
Ne prenez pas les murs autour de mes rêves
Ils ont été construits avec mes souvenirs
Bétonnés d'histoires que jamais on n'achève
D'un mortier armé d'enfance plein de rires
Ne prenez pas ma jeunesse
Les années qui s'écoulent
Ne volez pas ma tendresse
Dans ma tête, je serai toujours
Cool and moove
Ne prenez pas la piste de toutes mes envies
Il n'y a d'envers que ce qui est de droit
Il n'y a de mort lente que là où il y a vie
Je brouillerai les pas perdus de votre choix
Ne prenez pas ma détresse
Les années qui s'écoulent
Ne volez pas ma faiblesse
Dans ma tête, je serai toujours
Cool and moove
Ne prenez pas le goût aimé de ma mère
Mes paroles qui méritaient parfois quelques lattes
Il y a entre les claques, les Noëls, les anniversaires
Des poches de surprises et des yeux écarlates
Ne prenez pas ma jeunesse
Les années qui s'écoulent
Ne volez pas ma tendresse
Dans ma tête, je serai toujours
Cool and moove
Ne prenez pas ma détresse
Les années qui s'écoulent
Ne volez pas ma faiblesse
Dans ma tête, je serai toujours
Cool and moove
Mais j'ai compris l'obsession vitale
Le respect d'autrui qu'on offre au final
Sur mon passé (1998)
Sur mon passé, je double de vigilance
En ouvrant les portes de mes souvenirs
La clé s'est envolée sur un livre d'enfance
Des pages et des pages, à revoir, à relire
Sur mon passé, je caresse des images
D'un bon père présent de toute son attention
Des ballades que je revis sans mirage
Des leçons où quand il fallait, je disais pardon
Sur mon passé, je visionne tant de choses
D'une mère souriante qui savait être là, aussi
Un grand film qui n'a pas besoin de pause
Cette vision m'appartient, elle me réjouit
Sur mon passé, il y a toute cette mélancolie
Ce beau temps qui passe avec l'adolescence
Des joies s'étalant comme sur un tapis
Des heures de bonheur qui dansent, qui dansent, qui dansent
Sur mon passé, il y a cette nostalgie
La vie aussi a ses larmes, ses regrets à oublier
Et avoir l'amour de ma femme, notre petit nid
Et puis des fils qui ressemblent à mon passé
Sur mon passé, je vois l'avenir et l'image
Je pense être un père présent de toute son attention
J'ai grandi avec mon travail, le temps et l'âge
Aujourd'hui je suis grand-père et rien à changer, ni l'ambition
La symphonie de ma planète (1998)
J'ai fouillé la symphonie de ma planète
Et je n'ai dégoté que des noirs syndromes
Mais je voudrais tant rester dans ma fermette
Pour ne plus observer des hommes fantômes
Puis tous ces changements qui se pétrifient
Sommes ponctuation dans la mégalopole
Ces pétrodollars fous qui nous envahissent
Devons-nous pour un temps faire des caracoles ?
J'ai des symptômes de retour
Retrouver le vert tout autour
Retrouver dans les cartons
Nos si chères traditions
Des syndicats louches de pollueurs à punir
Le full-contact des savants enfume nos murs
Ressortons l'étymologie d'la nature
Cherchons ailleurs plus loin pour ne plus nuire
La trilogie vitale de notre avenir
L'aquarelle infinie, soleil, et terre, et mer
La symbiose d'espèces n'est pas à prédire
Sauvons le patrimoine destin de notre air
J'ai des symptômes de retour
Retrouver le vert tout autour
Retrouver dans les cartons
Nos si chères traditions
J'échapperai peut-être au macabre
La vision affolante de cadavres
J'connaîtrais peut-être jamais la guerre
J'peux pas en dire autant de nos pères
Dans nos soi-disant grands pays riches
Y'a des litiges avec la paix, on triche ?
Où chaque jour, on tremble pour demain
Défendrons-nous avec courage notre pain ?
Les enfants de Yougoslavie savent
Mais nous qui jouons les graves
Savons-nous ?
Eux, savent
Bien sûr, je souhaite la paix autour du globe
Mais l'homme est un animal qui m'affole
Il est guerrier dans l'âme, on le vit
A quand le sage qui criera "J'ai compris"
Les images des médias m'impressionnent
Dans leurs lignes, l'alarme rouge sonne
Dans ces photos noir et blanc, on mitonne ?
A notre belle époque, ça étonne ?
Les enfants du Rwanda savent
Mais nous qui jouons les braves
Savons-nous ?
Eux, savent
Le sens du sang n'a plus de directoire
On assassine au coeur des déboires
Les armes pleurent leurs folles balles
Et les femmes pleurent leurs seules larmes
Les virus sociaux nous envahissent
Des êtres d'outre-tombe qui punissent
Car ils n'ont de raison que leur haine
D'autres n'ont de tort que leur peine
Les enfants de Thaïlande savent
Mais nous qui jouons les entraves
Savons-nous
Eux, savent
Je préfère être de ceux qui subissent
Pour défendre la paix qui nous hisse
Vers les sommets immenses de gloire
Vers la semence du cri de l'espoir
Egalité (1998)
J'étais noir de peau
Quand ils m'ont forcé à quitter mon pays
J'étais esclave et ignorais la paix
Mariez-moi avec l'égalité
J'étais rouge de peau
Quand ils m'ont forcé à quitter ma terre
Mon peuple, mes guerriers sont morts à jamais
Mariez-moi avec l'égalité
J'étais jaune de peau
Quand ils m'ont forcé à suivre leurs idées
Nos paroles, nos livres ont été ciblés
Mariez-moi avec l'égalité
J'étais blanc de peau
Ils m'ont forcé à prendre une douche
Je pense à mes frères qui m'ont retrouvé
Mariez-moi avec l'égalité
Je suis vert de peau
A voir ce que je vois de ma navette
Je préfère rester sur ma planète
Mariez-vous avec l'égalité
J'ai oublié (1998)
J'ai oublié de me souvenir de quelques notes
D'une chanson rencontrée dans un piano bar
Me déshabillait ce soir-là comme une faute
Les heures passaient, elle m'a fait le coup du trop tard
J'ai oublié de faire le compte des comtes
Et à sec, compte tenu de mes fontes
Las, rien de bon, je me réveille, je me trompe
Je cherche son air, un peu, j'en oublie d'avoir honte
J'ai oublié d'emménager mes acomptes
En me découvrant des images quelconques
Le clip noir et blanc de ma vie qui me ronge
Ce qui coule de mes yeux, faut que j'l'éponge
J'ai oublié la fraîcheur d'être un glaçon
Je fonds dans sa gamme quand je l'écoute
Et quand la chaleur de mes nuits me rend néon
Je fonds comme du beurre, elle me déroute
J'ai oublié l'acte de mon pacte
Car ce soir-là, j'avais le trac
Son évasion (1998)
Elle ne veut plus que son regard croise de sales murs
Elle ne veut plus lever les yeux sans voir les nuages
Elle veut s'évader aux horizons lointains
Elle veut de sa vie, tourner, quelques pages
Elle ne veut plus que son fils grandisse sous ses cris
Elle ne veut plus ne pas faire ce qu'elle a envie
Elle veut des arbres, des prairies pour seule patrie
Elle veut la paix des fleurs sur son tapis de vie
Son évasion, c'est la vie qu'elle aime
Son évasion, c'est rejeter ses peines
C'est chanter, chanter pour
Son évasion, son évasion
Elle ne veut plus ces marches de solitude
Elle ne veut plus tourner l'album de ses craintes
Elle veut plus haut des lumières de son étude
Elle veut aimer, aimer, des rires sous toutes teintes
Elle ne veut plus s'offrir d'anciennes traditions
Elle ne veut plus regarder ses pas qui filent
Elle veut chanter tout haut pour ses passions
Elle veut chanter l'amour, l'amour de ses îles
Son évasion, c'est la vie qu'elle aime
Son évasion, c'est rejeter ses peines
C'est chanter, chanter pour
Son évasion, son évasion
Excès (1998)
J'ai masqué mes craintes dans une trajectoire
J'ai marqué la fin en ayant faim d'histoires
J'ai serré plus fort mes mains pour de meilleurs jours
J'ai joué ma bourse à la bourse des cris lourds
J'ai joué sur du vert, un verre à la main
D'un étrange matin malin mais trop malsain
J'ai peint mes cicatrices comme sur une baguette
Des wagons fumant en train d'éteindre la fête
J'ai triché un excès de zèle
Un soir trop zen
J'ai humilié l'excès
Le marqueur des regards m'a marqué à jamais
La route me déroute selon mes attraits
Creusant des maux de tête avant de faire des phrases
La dame à la faux me met dans le vrai sans phases
J'ai songé dans le ciel gris comme un cerf volant
Elle me dit "météo", elle met ses bas doucement
En regardant mes pauvres tunes sous l'un d'entre elles
Mes forces sont crues avant d'être cuites pour elles
J'ai triché un excès de zèle
Un soir trop zen
J'ai humilié l'excès
Le doigt de John (1998)
John l'a perdue à cause d'un fou, un assassin
Il l'a perdue comme on perd une vie, un matin
Un instant et un viol, des souffrances et des jours
Un moment trop lourd, un crime, des pleurs et des jours
Et ce doigt qui, et ce doigt qui hésite...
Il l'a perdue, sa belle, elle lui sourit d'en haut
Elle danse maintenant avec les nuages, des slows
Il la cherche dans ses rêves, ses nuits, il pleure
Il l'aimait tant et trop et leurs projets qui meurent
Et ce doigt qui, et ce doigt qui hésite...
L'assassin est mort un jour derrière ses barreaux
Parfois, en prison, on pardonne pas aux bourreaux
Lui aussi est parti là-haut, le ciel pardonne
Il rejoint qui ? Rejoint quoi ? Et où ? John a peur
Et ce doigt qui, et ce doigt qui hésite...
John veut partir lui-aussi, rejoindre son aimée
Il n'a pu la protéger comme il l'avait promis
Il veut l'aider, la voir, l'aimer, la sauver
Il veut tant et il souffre, l'enlacer à tout prix
Et ce doigt qui, et ce doigt qui hésite...
Et ce doigt qui hésite à presser la détente
Et moi sa conscience, je me ronge dans l'attente
Car je ne sais plus à quel saint me vouer, me fier
Je ne sais plus, n'en peux plus, il faut s'en aller
Maintenant,
John et moi sommes heureux avec nos moitiés
C'est donc ça la force de l'amour
Amis,
Ne suivez pas John
Il y a toujours du bonheur sur le chemin de l'espoir
Dans le regard des enfants perdus (1998)
Il a percé la transparence de la guerre
Fatigué de la pluie de balles qui l'exaspère
L'horreur dans cette situation n'a plus de patrie
Chacun meurt de souvenirs, d'autres épongent des cris
Il songe, ne comprend pas sa place
Une philosophie lui échappe et le lasse
J'aimerais décrire un autre reflet dans ses yeux
Mais, je doute de ne voir que le sang, que le feu
Dans le regard des enfants perdus
Il n'y a plus de racines, il n'y a que la rue
Dans le regard des enfants perdus
L'orphelin a la solitude qui le met à nu
Un guerrier obéit mais se cherche la solution
Une balle le traverse comme du carton
Il ne verra jamais son amour, son enfant
Puis il ferme les yeux doucement, s'endormant
Il entend ses amis, puis ça continue
Pour lui, tout est fini, un homme qui avait cru
Revenir chez lui avec la paix parmi les siens
Adieu son frère, sa soeur, ses parents, il part, c'est la fin
Dans le regard des enfants perdus
Il n'y a plus de racines, il n'y a que la rue
Dans le regard des enfants perdus
L'orphelin a la solitude qui le met à nu
Ca sert à quoi tout ça, sommes-nous fous ?
Pourquoi pêcher dans des ruisseaux de haine ?
Pourquoi ne pas se plonger dans le regard de la peine
D'un orphelin loin de tout, perdu de tout
Dans le regard des enfants perdus
La pelote de laine (1998)
J'ai vu tout autour de moi, la condition humaine
Elle ressemblait à la longue, à une pelote de laine
Au début, l'homme innocent ne connaissait pas la peine
Puis il a commencé à tirer le fil qui l'entraîne
Ca devenait long, on débutait à lire la haine
Il y avait de la guerre et l'horreur sur cette veine
La vie s'écoulait et était de moins en moins saine
Et elle ressemblait au fil du temps à une benne
On a cru retrouver le soleil du jardin d'Eden
En ignorant que la coupe d'ambition était pleine
Dans le regard des enfants, le Père Noël n'a plus de renne
Reste la télé, la violence qui forment une chaîne
Arrivera qu'il n'y ait plus de pelote de laine
Pour tenir chaud ceux qui encore ignoraient cette scène
Ce jour-là, je voudrai être dans mon carré de chêne
Pour ne pas voir la fin de la condition humaine
Apprenons nos maux (1998)
Ils voient la beauté infime
Au bout de leur carabine
Ils voient l'élégance féline
Ils tirent et puis c'est le crime
Chasseurs de peaux
Chasseurs de faux
Ils ont dans leur objectif
Tout ce qu'il y a de plus fort et beau
Des troupeaux, une grande manif
La vie, la survie, la force et l'eau
Chasseurs d'images
Chasseurs des âges
Chasseurs de peaux
N'ignorez pas mes mots
Songez plutôt aux lendemains
Avant de remplir vos deux mains
Chasseurs d'images
Garnissez nos livres de pages
Visionnons vos photos
Et apprenons nos maux
Ensemble (1998)
Sous les yeux du temps
D'un écran noir et blanc
Comme dans l'univers d'un enfant
Ou l'histoire d'un fou chantant
Ensemble, jusqu'au bout de l'histoire
Le vent peut bien nous emporter pour voir
Les larmes peuvent nous noyer
Mais jamais nous séparer
Notre vie peut se voir en spectacle
Notre bonheur saute les obstacles
Elle est belle je le lis dans mes gestes
Je l'aime, je le crie, je le manifeste
Si notre histoire ressemble à un film d'amour
Beau, long, orageux, des merveilleux jours
Il n'y a pas de trucages quand c'est pour de vrai
Le mot fin ne connaît pas l'éternité
Regardez-nous encore dans la rue
Vous nous avez cru, vous nous avez lus
Mais chez nous, c'est nous, on continue
Derrière nos draps, nous sommes ...
Elle a froid, je la réchauffe et encore
J'ai chaud, elle me rafraîchit et on s'endort
Et c'est comme ça à tout moment
Et il y a tout autour, nous sommes amants
C'est sûr on se ressemble
Voyez-vous on s'assemble
Notre amour est amble
Car nous sommes ensemble
On s'aime, on s'aime que dire d'autre
Rangé (1998)
J'ai enlevé le "T" à mon rapt pour avoir du rap
J'ai guéri mes maux et mes "trop tôt" en soignant des phrases
Je ne comprends pas le sens qui m'attrape, qui me frappe
Mais je prends en compte, à la longue, certaines phases
Le mal a un pluriel que le bien ne possède pas
La raison du plus fort donne t'elle le tort au plus faible ?
L'échappatoire m'échappe comme une écharpe sous mes pas
Sous mon toit, j'refais les lois en pensant à toi ma belle
Et je m'évade en m'écartant de ma carte
Je jongle et plonge comme une éponge qui me ronge
Je suis sourd aux bruits des images comme une carpe
C'est long la route qui doute qui soude mes songes
Incompris avant d'être deux punis, ça m'affole
Puis la banlieue de mon puits est peinte dans mon enceinte
Pas de bol sur notre banc d'école, le lieu des colles
J'ai grandi comme un bandit et aujourd'hui t'es enceinte
On va me nommer autrement, loin du oui, près du non
J'ai fait un pas, puis un second, il va m'appeler papa
Il faut que je me range dans les rangs pour qu'il ait un nom
Je serais sage devant son visage et ton jeune âge, ton papa
Le chemin de la vie (1998)
A un arrêt de vélo
Je pousse petit à petit comme les fleurs du bonheur
La partition d'un enfant rencontrant ses heures
A un arrêt de moto
La fougue chevauche les chemins du rayonnement
Où l'on peut grandir et jouer à avoir du cran
A un arrêt de voiture
J'ai voyagé en découvrant la mémoire de l'histoire
J'ai vu le soleil et la pluie que je voulais boire
A un arrêt de bus
Ma vie semble calme sous des caprices d'amour
Il y avait des histoires qui couraient dans ma cour
A un arrêt de camion
Je suis vieux, j'ai accompli la voie que je devais prendre
Pourtant, il y a encore tant de leçons à apprendre
A un arrêt de navire
J'ai souillé les tropiques sur l'air de la mer
Dans l'infini d'un fleuve loin de la terre
A cet arrêt, je coule
A l'arrêt de ma vie, je ne rêve plus, c'est fini
Une larme (1998)
J'ai vu naître une larme sur un visage
Sous ce regard qui semblait ne plus avoir d'âge
Je l'ai vue commencer sa chute doucement
Elle brillait clairement, dans la lumière, tendrement
Cette jeune femme que je ne connaissais pas
J'avais envie de m'éloigner à petits pas
Que pouvait-on bien lui dire dans ce combiné ?
Je revois l'image de sa main qui tremblait
J'ai dû la croiser un instant dans sa faiblesse
Je m'en veux un peu de ma maladresse
Son visage me rappelle le mien dans la souffrance
Au temps où je cherchais "le chemin de chance"
Les yeux ouverts, je me souviens de ce tableau
Une tranche de vie s'écoulant sous les flots
J'voudrais plus voir cette pensée dans le coeur des gens
Cette sensation pesante que nous fait connaître le temps
La larme finira sa course sous son menton
Je n'ai osé prendre un mouchoir dans mon veston
J'ai vu vivre une larme sous la peine d'une femme
Je voudrais lui offrir un sourire qui s'enflamme
Bel idiot (1998)
Tu es belle ma douce belette quand tu bêles
Je joue le bel canto pour toi avec mes bêlements
De Belfast à Belfort, je t'aime ma belle
De Belgique à Belgrade, cela se fera bellement
Je m'suis pris pour un bélier, pauv'bélitre
J'veux pas être bellâtre à cueillir des belladones
J'irai à Bellac construire, acheter des titres
Pour toi, je grimperai le massif de Belledone
Tu es tout, ma belle-dame, belle de jour, belle de nuit
Et moi bel idiot, je t'aime trop
Bellissima
Je vous aime belle-famille, belle-mère, belle-fille
Chassons le bellicisme et la belligérance
Volons sur Belle-Ile, promenons-nous à Belleville
Ignorons les belliqueux qu'on balance
Je pourrais être belluaire devant toi
J's'rais prêt à manger une belon, à comprendre la belote
Jouer à Belmondo, à Belphégor, avec toi
Cachons-nous sous notre belvédère, que je te ligote
Tu es tout, ma belle-dame, belle de jour, belle de nuit
Et moi bel idiot, je t'aime trop
Bellissima
Vivre sa chanson en poésie (1998)
Je me suis souvenu du temps des bancs d'école
Ma trousse reflétait ma vie et puis mon existence
J'ai dessiné au crayon mon auréole
La gommant comme le jour où je partirai, dans l'autre sens
Ma plume a suivi ma vision d'être libre
L'encre sécha, j'écrivis comme une envie immense
Ces écrits mourront-ils dans un état ivre ?
A ce moment, j's'rai alors ailleurs, dans l'autre sens
Amis Rimbaud, Verlaine, rêveries de Rousseau
Molière, Voltaire et autres poètes, c'est si intense
J'ai peur d'avoir un nom sans prénom dans le dos
J'aimerais être dans l'espoir des gens avant l'autre sens
Traçant un trait, c'est le chemin du promeneur
Mon compas se casse, j'ne peux faire demi-tour, ça me lance
Et ma marque surlignera ma joie des fleurs
Mon équerre me montre que ça s'arrête, dans l'autre sens
Rapporteur ! Pas pour moi, trop fidèle et debout
J'rentre tout dans ma trousse, dans une drôle cadence
Vivre, verbe qu'on idolâtre à genoux
Ne pas penser à l'instant où nous serons, dans l'autre sens
Métisse (1998)
Des tribus aux temps qui courent et des chemins blancs
Y'a comme une gêne qui se pose devant l'histoire
Ces pierres ont connu tant de guerres et tant de sang
Y'a comme un respect qui trotte dans ma mémoire
Des tribus aux temps qui courent et des chemins blancs
Etrangère parmi les nomades, je cherche la terre
Mais ici, on n'aime pas la différence d'écran
Je me dis que plus loin, il y a une nouvelle ère
Suis-moi, destinée
Mais tisse-moi ton respect
Dis-moi, liberté
Métisse, je suis née
Des tribus aux temps qui courent et des chemins blancs
Mon empreinte existe que dans mon flou passé
J'me souviens plus qu'j'étais un instant, une enfant
Y'a si longtemps que je poursuis l'éternité
Des tribus aux temps qui courent et des chemins blancs
J'm'évaderai d'la prison des orphelins
Pour couvrir la croisière de mes rêves en chantant
Pour crier la nuit debout jusqu'au court matin
Suis-moi, destinée
Mais tisse-moi ton respect
Dis-moi, liberté
Métisse, je suis née
L'amour a sa solitude (1998)
Il n'y a pas de leçons pour apprendre à aimer
Il y a juste la façon pour se compléter
Des cris tout haut qui sortent et qui éclairent les toits
Des rêves fougueux que je croyais encore en moi
L'amour a sa solitude
Sous l'air de la plénitude
Comme une sombre vague perdue
J'ai toujours cherché ce que j'ai cru
Mais on n'apprend pas à avoir des sentiments
Croyant savoir les nuages d'enfant, on se ment
Et pourtant, mon rêve perdu est une mer d'espoir
Cherchant le jour et parfois, repoussant le soir
L'amour a sa solitude
Sous l'air de la plénitude
Comme une sombre vague perdue
J'ai toujours cherché ce que j'ai cru
J'ai marché en reculant sans me retourner
Pensant que devant mes yeux, j'étais enchaîné
J'ai compris que seule la vie mérite son respect
Les oiseaux bleus me l'ont crié dans leurs pensées
L'amour a sa solitude
Sous l'air de la plénitude
Comme une sombre vague perdue
J'ai toujours cherché ce que j'ai cru
Si vous croyez que l'amour a sa solitude
C'est qu'il cache l'étoile de son jardin secret
Je le cultive aux saisons de ma certitude
Car je sais l'image et l'ombre du verbe aimer
L'amour a sa solitude
Sous l'air de la plénitude
Comme une sombre vague perdue
J'ai toujours cherché ce que j'ai cru
Sois, complice (1998)
Aide-moi au milieu de mes tournants
Avant que je glisse sur mes tourments
J'ai besoin de ta voie, de ton regard
Avant et après qu'il ne soit trop tard
Kidnappons nos idées entre nos liens
Hold up bien ficelé, sans personne, sans rien
Jugeons-nous au tribunal d'nos enfants
Eux savent les coupables, ils ont notre sang
Sois, complice, d'amour, mon amour
Regarde les autres autour de nous
N'ont pas le même regard que nous
Sois, complice avec moi, pour toujours
Essuyons nos crises d'un chiffon de paix
Notre histoire peut s'écrire sans une craie
Elevons la muraille de nos jours heureux
Se consacrer qu'à nous, loin des envieux
Cherchons pas l'chemin sur la carte d'l'angoisse
Nous sommes bien chez nous quoi que l'on fasse
Notre route n'a de cible que nos sentiments
Notre doute impossible, comme de vieux amants
Sois, complice, d'amour, mon amour
Regarde les autres autour de nous
N'ont pas le même regard que nous
Sois, complice avec moi, pour toujours
Comme à la belle époque (1998)
Sur le marché de mon passé, je me souviens
Il était une fois un joli train
M'emmenant vers le tunnel de la belle époque
Les hommes inventaient un monde en stock
C'était le temps, où on avait le temps
On se disait bonjour, on se disait bonsoir
Il n'y avait que les jours, pour oublier les soirs
Nos grands-parents savaient inventer, s'amuser
Ils savaient s'aimer, se respecter
L'amour en ce temps-là, n'était pas du toc
Quand encore, c'était le belle époque
C'était le temps, où on avait le temps
On se disait bonjour, on se disait bonsoir
Il n'y avait que les jours, pour oublier les soirs
Le train du temps à travers‚ tous les âges
Préférant ma vie à un mirage
Il y a des fois, vaut mieux tourner quelques pages
Et comme à la belle époque, être sage
C'était le temps, où on avait le temps
On se disait bonjour, on se disait bonsoir
Il n'y avait que les jours, pour oublier les soirs
Comme à la belle époque
Comme à la belle époque
Une chose m'échappe (1998)
J'ai pris le bateau ivre
Pour seul bagage, mon livre
Pour seule amie, ma survie
Pour seul ennemi, mon ennui
A cette époque, pour conquête
Le voyage, la découverte
Voulant tenter ma chance
Quitter ma ville, ma France
Le capitaine était dur
Mais son esprit était pur
Bravant tempêtes et sirènes
Nous tenions bon les semaines
J'ai pris le bateau ivre
Pour seul bagage, mon livre
Pour seule amie, ma survie
Pour seul ennemi, mon ennui
Puis, découvrant les mystères
Nous avons vu d'autres terres
Et des civilisations
Des amis que nous aimions
Revenu plein de souv'nirs
Retrouver mon avenir
Mon livre aujourd'hui est plein
Pour faire profiter les miens
J'ai pris le bateau ivre
Pour seul bagage, mon livre
Pour seule amie, ma survie
Pour seul ennemi, mon ennui
J'dirais ce que j'ai cité
Des hommes que j'ai écoutés
Et pour seule différence
Leur couleur et la malchance
Mon bouq'se nomme liberté
Je finis emprisonné
Mes histoires dérangent le roi
Mais alors, où est donc sa foi ?
J'ai pris le bateau ivre
Pour seul bagage, mon livre
Pour seule amie, ma survie
Pour seul ennemi, mon ennui
J'voulais juste dire mes idées
Leur apprendre à aimer
J'ai dû sauter une peine
Une page d'la vision humaine
Une chose m'échappe, une chose m'échappe
La peur de l'angoisse (1998)
Regardant tourner les heures
Et le monde autour de moi
Je joue à être une fleur
J'ai besoin de vous, de toi
... Mais parfois, j'ai peur
Imaginant l'infini sans fin
Je cherche l'issue de secours
Mon foyer est ici et c'est bien
J'ai besoin d'amour
... Mais parfois, j'ai peur
La solitude ignore mes maux
Mes amis entourent ma vie
J'ai besoin de crier tout haut
Ma musique, mon paradis
... Mais parfois, j'ai peur
Regardant se coucher la lueur
Et ces yeux autour de moi
Rendez-moi, mon ardeur
Car parfois... j'ai peur
Coléreuse (1996)
Pas question de franchise
Quant tu m'joues ta crise
Pas question de méprise
Ta colère que j'attise
Pas question de discuter
Chacun aura sa raison
Pas question de craquer
Que tu prennes un autre ton
Mais, joue pas ta colère sur moi
Ici, tu ne fais pas le poids
Joue pas ta colère sur moi
Rejette-moi ou bien prends-moi
Pas question de continuer
Ca finira par un baiser
Pas question de s'alarmer
Apprendre à se calmer
Pas question de reprendre
Aimons-nous à voix basse
Pas question de s'étendre
Pour un sujet qui nous lasse
Mais, joue pas ta colère sur moi
Ici, tu ne fais pas la loi
Joue pas ta colère sur moi
Rejette-moi ou bien prends-moi
Aimé (1998)
Il s'est engagé jeune dans l'armée
Les Marsouins de l'Infanterie de Marine
Quittant son limousin où il était né
On l'envoya en Indochine
Il a vu l'horreur de la guerre
Il a connu la souffrance
Il a tué sur cette terre
Lui, qui était loin de la France
Il a fait des choses pas très belles
Il a peut-être été père
Mais les ordres étaient tels
Et il était militaire
Il m'expliqua ses escouades
Je l'écoutais, il impressionnait
J'avais un goût un peu fade
Devant cette folle réalité
Il était à la fin de sa vie
L'alcool essuyait ses oublis
Aimé, c'était mon ami
Trop triste et si gentil
Il ne pouvait plus faire de mal
Ni à une mouche, ni à quiconque
Il en a trop vu, il avait mal
Sa guerre était quelconque
Je pense à lui
Je pense à sa femme, partie
Et aux autres, à mes amis
Mes amis
J'ai soufflé un murmure (1998-1999)
J'ai soufflé un murmure
Au pied du mur
Me donnant la mesure
J'y ai cru, c'est sûr
Voyant les feuilles quitter les arbres
J'imagine leur voyage d'oiseaux
Elles tomberont sur la terre de larmes
Là où mes yeux caressent leur dos
La visite du monde est tellement grande
Que ma curiosité s'impatiente
Mais j'ai le temps, il me rend tendre
Je n'aurai que mes souvenirs à vendre
Puis, un murmure vint à moi, en un temps
Me demanda gentiment mon prénom
J'me nomme "le poète du vent"
Je joue, je chante, je pleure de mon crayon
Suivant la route changeante de mes pas
Livres et regards en bandoulières
J'écris le chemin dansant de mes pas
Je sais, le poète a ses manières
Ce soir, il n'a plus chaud et c'est dommage
Il a peur de regarder de bas et d'tourner la page
Il a peur de courber le dos et ne plus avoir d'âge
Cette fois, ça y'est il est au chômage
Prévenir sa famille, quel carnage
Ca lui fait peur de revoir son mariage
Il voudrait crier et faire du tapage
Contre la société et le chômage
Ce soir, il a les crocs de la rage
Ce patron, ce salaud de l'esclavage
Il divague comme un animal sauvage
Cette fois, ça y'est il est au chômage
Regardez ses enfants qui sont sages
Comprennent pas l'ambiance et cet abattage
Se sentent exclus comme dans une cage
Ils connaissent leur ennemi, le chômage
Ce soir, il rentre chez lui avec ses bagages
Le seul trajet sera celui d'une agence
Je ne veux plus mettre de rimes à cette chanson
Car le chômage est une dure réalité qui me ronge
Le sculpteur d'espoir (1999)
L'artiste a perdu l'éclair dans ses yeux
Sa dernière oeuvre au sens figuré
S'est éteinte comme l'eau sur du feu
Il a un air triste de caché
Il a sculpté l'espoir avec ses mains
Pour rendre heureux un peu les gens
Mais s'apercevant un matin
Qu'il n'y avait plus de rires d'enfants
Il a peut-être trop cru à son art
Il y avait mis tant d'amour
Il pleure, il rêve trop et il part
Lui qu'imaginait d'autres jours
Il n'y aura pas d'exposition d'espoir
Car trop de froideur dans le miroir
Le monde tourne trop bizarrement
Se rejette la faute curieusement
Le sculpteur du haut de son nuage
Sait plus où se trouve la chance
Il voit défiler les âges
Il sait qu'un jour, reviendra la confiance
Soyons son modèle
Qu'il pleuve, qu'il vente (1999)
Qu'il pleuve sur les caresses de ton corps
Qu'il vente aux sons du cri charnel
Je sais la raison qui jette un sort
Je sais, toi, ma fée, ma dentelle
Qu'il neige sous tes paupières chaudes
Qu'il est loin le temps des nuits fauves
J'éteindrais la lumière face à l'aube
Pour t'aimer ma douce et j'ose
Au secours, le jour m'éloigne, loin de tes mains
Enfin la nuit, je peux t'aimer jusqu'à demain
Qu'il pleuve sous un murmure de nos draps
Chaleur : "Angoisse notre pagaille !"
Qu'il fasse beau et tard, nous sommes las
Lassés mais amants sans faille
Qu'il fasse un beau soleil aujourd'hui
Dis-moi encore qu'il est minuit
L'amour nous fait dire n'importe quoi
Mais qu'importe car tout est pour toi
Au secours, le jour m'éloigne, loin de tes mains
Enfin la nuit, je peux t'aimer jusqu'à demain
Apprendre le passé, pour le futur (1999)
En marchant sur ce goudron
J'imagine la terre sous mes pieds
Enlevant tout, j'ai vu un filon
Tant de maux dans ce passé
L'artiste n'est pas un article qu'on sonne
Comme une consonne, il voit, il rêve
Et je vois en elle, la terre, comme une voyelle
Qu'elle est belle
Apprendre le passé, pour le futur
Préférant refermer le goudron
Comme une plaie non cicatrisée
Il y a encore la présence de sons
Qu'il faut, je pense, les oublier
L'artiste n'est pas un article qu'on sonne
Comme une consonne, il voit, il rêve
Et je vois en elle, la terre, comme une voyelle
Qu'elle est belle
Apprendre le passé, pour le futur
En marchant sur ce chemin
La terre n'est jamais vierge
Elle s'écrit sur du parchemin
Pour que l'histoire soit notre concierge
A nos vies
A la manière de nos envies
Les planches de lumière (1999)
J'ai marché un jour sur les planches de lumière
Rugissante d'espoir et d'ambition comme une lionne
La salle et moi ne formions plus qu'une seule personne
Les rideaux rouges semblaient éclairer de 1000 feux la terre
Chanter sa vie, crier sa passion
Réussir au milieu des paillettes
Dans un monde de tolérance et de sillons
Où l'argent écrase le talent en miettes
J'ai rêvé si fort tout en haut des marches
Qu'il me reste le jour encore quelques traces
Il y a tant de monde derrière et devant moi
Ce contrat et ce cachet qui ne viennent pas
Chanter sa vie, crier sa passion
Réussir au milieu des paillettes
Dans un monde de tolérance et de sillons
Où l'argent écrase le talent en miettes
Juste chanter pour le regard de l'enfance
Juste offrir un coin de mon paradis
On vous dit tant de phrases sans vous faire confiance
Et on a chez soi, que son miroir qui nous dit
Chante ta vie, crie ta passion
Las années coulent dans ma voix, dans mes sons
Mais elles ignorent les rideaux rouges de la terre
S'ouvrant sur mes planches de lumière
Jean et Jean (1999)
J'ai perdu une plume sous mon ombrage de poète
Jean est parti rejoindre Jean
Une certaine Orphée est partie chercher son testament de lettre
Jean est parti rejoindre Jean
L'éternel retour d'un aigle à deux têtes
Reste dans mes rêves fugueurs
Des parents terribles que rien n'embête
L'écran a un brin charmeur
Ils regardent ensemble la belle vieillir
La bête revoit l'avenir
Ils ont perdu leurs parents de talent
Sommes sans l'savoir leurs enfants
Heureusement, l'art ne prend pas de ride
Car sa beauté est divine
L'image nous montre que rien n'est vide
Sous le soleil des rimes
J'ai perdu une plume sous mon ombrage de poète
Jean est parti rejoindre Jean
Une certaine Orphée est partie chercher son testament de lettre
Jean est parti rejoindre Jean
Son ancien temps (1999)
J'ai peut-être cherché trop de situations
Inventer, décrire un rêve dans mon univers
En oubliant trop d'écouter les saisons
Vivre vite dans l'instant, la tête à l'envers
J'ai reconnu des regards, des paroles floues
Citant des hommes que je ne pourrai jamais voir
Et sans bagage à prendre, sans un sou
Vivre vite dans l'instant, sans jamais vous voir
Et aujourd'hui, les années m'ont soudé
J'ai vu l'été, la pluie
J'ai vu qui j'étais
J'ai vu, j'ai vu la vie
J'ai peut-être été trop loin
Me donnant jamais de limite
La jeunesse m'a laissé au coin
Oubliant l'heure de sa visite
J'ai compris avec le temps
Que notre but reste le même
Et je pense qu'il est grand temps
Que j'aille livrer ce théorème
Hum...Hum...(1999)
J'écouterai l'amertume
Devant leurs vues qui fument
Usant mes yeux qui s'embrument
Des phrases laides comme l'enclume
Puis, j'ai grillé le bitume
En signant de ma plume
Mon écho du ciel m'allume
Guidant mes pas dans la brume
J'ai cru attraper un rhume
Fouillant l'ombre de l'écume
Faut qu'ma guérison assume
Sous les couleurs des agrumes
Matières insignifiantes s'exhument
J'éteins l'écoute qui m'enfume
Voyant la tendresse de ma plume
Ca y'est, j'ai oublié l'amertume
Aux faces à faces (1999)
J'ai reconnu un cygne
Sa majesté blanche
Mais autour des crimes
Il y a la malchance
Des bombes sonnent
Et le cygne tremble
Des hommes donnent
Leur vie qui flambe
Digne,
Restons dignes
Aux faces à faces
Des menaces
J'ai croisé un cygne
Son regard malade
Mais autour des cimes
Des vaccins en ballade
Des femmes pleurent
Un enfant parti
La faim n'a plus d'heure
Et la terre crie
Digne,
Restons dignes
Aux faces à faces
De nos traces
J'ai parlé au cygne
Il reste digne
Me parle d'espoir
Et j'aimerais y croire
Tant y croire
Aux faces à faces
De notre histoire
Malade de solitude (1999)
Solitude est ma maladie
Abandon et je crie
Certitude est ma réalité
Une chanson et j'oublie
Un regard m'envahit
Un sourire me manque
Et ma vie me fuit
Et toi, je te chante
Sensation à décrire
Seul face au miroir
L'absence me fait frémir
J'ai peur du soir
Une image en collection
Et une envie en dérision
Cherchant l'issue
D'un espoir perdu de vue
Il y a de la magie
Quand on a ce mal
On croit que c'est fini
L'amour est un animal
Solitude est ma maladie
Abandon et je crie
Certitude est ma réalité
Une chanson et j'oublie
Je n'ai rien vu (1999)
Je n'ai rien vu couler de la rivière, ma rivière
De mon enfance qui est derrière moi, oui, derrière moi
Je n'ai pas su nager dans le bon sens, et quel sens !!!
De mes envies un peu fugueuses et tapageuses
Je n'ai pas vu, qu'il est temps
Comme de temps en temps
De voir plus clairement
Soif de rage contre tous, sans raison
Quelle honte d'être un mauvais garçon
Je n'ai rien vu devant mes pas, que l'enfer
Ignorant tout et sachant quoi ? une drôle de terre
Je n'ai pas su marcher à l'endroit, choisissant l'envers
De déserter la société et cette banlieue
Je n'ai pas vu, qu'il est temps
Comme de temps en temps
De voir plus clairement
Soif de rage contre tous, sans raison
Quelle honte d'être un mauvais garçon
Et maintenant, j'ai compris qu'il y a rien à comprendre
Savoir être libre et savoir aimer
Se respecter
Mais quelle honte d'être un mauvais garçon
Je m'en souviens (1999)
Une photo d'un instant, un moment où j'étais
Ces secondes, un flash et c'est du passé
Photo noyée, oubliée, au fil des années
Se demander, qui c'est, un ami, un parent
Et la vie, cette vie, blottie, enchaînée
Partir à la vitesse du lentement
Revoir, revivre, l'endroit de ce cadre
Photo jaunie, blanchie, ça passe, je m'en souviens
Une image d'un instant gardée ou détruite
Une raison, des larmes, des rires en fuites
Cet horizon de calme bâti, construit
Garni de chants de pire et de limites
Revoir, revivre, l'endroit de ce cadre
Photo jaunie, blanchie, ça passe, je m'en souviens
Je m'en souviens
Je m'en souviens